Une attaque contre un camp de l’armée nigérienne à Inates, près de la frontière avec le Mali, a fait 71 militaires nigériens et 57 terroristes tués ce mardi 10 décembre 2019. 12 autres soldats blessés et plusieurs portés disparus ont été aussi enregistrés au cours de cette attaque. Ce bilan provisoire est fourni par le ministère nigérien de la défense. Suite à cette attaque la rencontre de Pau prévue ce lundi pour échanger sur le cadre et les conditions politiques de l’intervention des militaires français au Sahel, a été reporté au début de l’année 2020.

 

Selon le communiqué du gouvernement nigérien, les assaillants lourdement armés à bord de centaines de véhicules blindés et sur des motos seraient venus du nord du Mali. Ils ont d’abord procédé à la destruction du centre de transmission et de la poudrière pour couper la communication aux militaires nigériens avec l’extérieur et l’accès aux réserves de leurs munitions, affirme des sources locales.
Le ministère nigérien de la défense déclare que les terroristes ont pilonné le camp à l’aide d’obus et des véhicules kamikazes. Ses responsables affirment également que beaucoup de soldats ont été tués suite à des explosions de dépôts de munitions et de carburant.
A la suite de cette attaque meurtrière, le président nigérien Mahamadou Issoufou a écourté sa participation à la conférence sur la paix durable, la sécurité et le développement en Afrique qui se tient en Egypte pour regagner son pays. Le président français Emmanuel Macron a aussi exprimé au peuple nigérien son soutien et sa solidarité. Le chef d’état major français a été dépêché et rencontrera ce vendredi 13 décembre le président Mahamadou Issoufou. C’est dans ce contexte de deuil et à la veille de la fête nationale du Niger, que les présidents du Niger et de la France sont aussi convenus du report de la rencontre de Pau qui était prévu lundi 16 décembre au début de l’année 2020.
Rappelons que c’est dans cette zone d’Inates où a eu lieu l’attaque que les pays du G5 Sahel avaient décidé le 12 novembre dernier de redéployer et de mieux concentrer les forces régionales.

Inates, la localité où l’attaque a eu lieu est une zone en proie à l’insécurité depuis longtemps selon des observateurs au Niger. Ils estiment que cette insécurité s’est illustrée a travers des attaques répétitives ciblant, notamment, la chefferie traditionnelle. Selon eux, le lien entre l’insécurité au Mali et l’attaque d’Inates est largement établi au sein de l’opinion publique.
Moustapha Maman Sani, journaliste à Studio Kalangou au Niger

Source : Studio Tamani