Étant rappelé que ces deux pays d’Afrique de l’Ouest sont les deux plus gros producteurs mondiaux de cette denrée aux cours structurellement déprimés, Accra et Abidjan ont en effet annoncé leur intention commune de geler les ventes de fèves à partir de la saison 2020-2021, « qui démarre le 1 octobre 2020 », précise Jeune Afrique. Lequel journal ajoute que « les deux États (proposent) un prix plancher de 2 600 dollars la tonne (…), en dessous duquel aucune fève ne sera mise sur le marché », préviennent-ils bravaches.

« Depuis que le pays s’est lancé dans la production de cacao au XVIIIe siècle, c’est la première fois qu’un prix minimal va être fixé », souligne à Accra The Daily Graphic. « L’instauration d’un prix plancher met fin à l’ancien système commercial beaucoup trop dépendant des caprices du marché », complète ce quotidien gouvernemental ghanéen.

Mais attention, dans ce journal panafricain, le directeur général du Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire s’empresse de déclarer que cette décision n’a pas été prise « contre » les industriels et les pays consommateurs, non, non…

Les cours internationaux oscillent actuellement autour de 2 400 dollars. Reste donc à savoir si ladite décision aura ou non un impact significatif sur les cours du cacao. Jeune Afrique a comme un doute. « Aujourd’hui, 80% des stocks de cacao sont localisés dans les pays consommateurs », pointe en effet ce magazine. Lequel affirme aussi que les stocks mondiaux étaient estimés à « 4,79 millions de tonnes au premier trimestre 2019 ». C’est noté.

Algérie, la grande lessive

En Algérie, un deuxième ex-Premier ministre a été placé en détention. Abdelmalek Sellal est lui-aussi accusé de corruption. À qui le tour ? Après Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal « embarqué » hier à bord d’un fourgon cellulaire, énonce sans égard El Watan, pour aller tout droit à la case prison d’El Harrache, après avoir, en effet, été entendu sur des affaires de « dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir et octroi de privilèges indus ».

Alors oui, à qui le tour, puisque le général à la retraite Ali Ghediri a lui aussi été placé en détention ? Selon El Watan, il est est poursuivi pour « falsification de signature lors de la collecte de signatures pour la présidentielle annulée d’avril dernier ».

Quant à Ahmed Ouyahia, il a passé sa deuxième nuit en prison. « Justice est rendue », lanceL’Expression, et elle l’est « au nom du peuple algérien enfin réhabilité », clame ce journal algérois, « preuve étant faite que l’architecture bâtie durant le règne de Bouteflika a consisté à sceller un lien indéfectible entre le clan présidentiel et les hommes d’affaires dont les richesses ont crû vertigineusement ». Et L’Expression s’en réjouit, car « le nettoyage des écuries d’Augias va en s’accélérant ».

En tout cas, pour l’autre ex-Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, désormais en détention préventive, « la chute est brutale », souligne en France le journal Le Monde. Cet homme est détesté par la foule, qui a jeté des pots de yaourt sur le passage du fourgon cellulaire l’amenant en prison. Pourquoi des yaourts ? Parce qu’en Algérie, on lui prête une phrase digne de la reine de France Marie-Antoinette, déclarant lors d’une pénurie de produits laitiers que le peuple n’était pas « obligé de manger du yaourt ». Par la suite, Ahmed Ouyahia aura beau assurer qu’il n’avait jamais prononcé cette provocation, « le “yaourt” – telle la brioche de Marie-Antoinette – lui est resté collé à la peau », souligne le quotidien du soir.

Source: RFI