783 chefs d’inculpation contre Jacob Zuma. La démission forcée de Jacob Zuma le 14 février 2018 a du coup réveillé toutes les affaires de corruption qu’il traîne comme un boulet depuis 20 ans. Au total, ce sont quelque 783 chefs d’inculpations pour fraude, racket et corruption qui pèsent contre l’ancien président sud-africain. A la fin des années 90, alors qu’il était vice-président, il est accusé d’avoir accepté des pots-de-vin dans un contrat d’armement public avec la société française Thalès. Zuma, que ses concitoyens ont surnommé ”serial lover” (dragueur en série), à cause de son goût prononcé pour les femmes, est cité dans une affaire de meurs.

Il est accusé d’avoir violé une jeune femme de 31 ans. Faux, rétorquera Zuma, pour qui la relation était consentante. Mais seulement, il y avait problème sur cette liaison : la présumée femme violée était séropositive et décéda quelque temps plus tard. Jacob Zuma, qui avait reconnu avoir eu des relations non protégées avec la présumée victime de viol, a fait savoir qu’il s’était lavé aussitôt après avoir commis l’acte. Cette affaire avait provoqué un vrai tollé dans un pays où le Vih faisait des ravages. L’autre affaire qui a également provoqué la colère des Sud-Africains est sans conteste la réhabilitation de la résidence privée de l’ex-président à hauteur de plus de 13 milliards de Fcfa avec les deniers publics. Enfin, il y a eu l’affaire Gupta, du nom de la riche famille d’hommes d’affaires indiens. Moyennant les faveurs qu’ils accordent à Zuma et à ses proches, les Gupta s’immiscent dans les affaires de l’État, allant jusqu’à intervenir dans l’attribution des portefeuilles ministériels. Hier vendredi 6 avril, c’est pour l’affaire des ventes d’armes, dans laquelle Jacob Zuma aurait touché un bakchich de 280.000 euros, soit 183,5 millions de Fcfa, qu’il était appelé à comparaître devant un tribunal de Durban. Finalement, l’audience a été reportée en mai prochain.

7 ans après son départ du pouvoir, Lula rattrapé par l’odeur de l’argent du pétrole. C’est aussi une affaire de pot-de-vin perçu sur des contrats qui rattrape l’ancien président brésilien, 7 ans après avoir quitté la tête du Brésil. Selon le procureur, pendant qu’il était au pouvoir de 2003 à 2011, Luiz Inacio ”Lula” da Silva a reçu un appartement en bord de mer d’une valeur de 700.000 dollars (350 millions de Fcfa) pour avoir obtenu des contrats pétroliers juteux avec la compagnie Petrobras, la compagnie nationale brésilienne, pour la société de construction OAS. Jeudi 5 avril 2018, un juge a émis un mandat de dépôt à son encontre et l’a enjoint de se livrer à la police avant 17 heure GMT hier vendredi, sous peine d’être amené manu militari par la police. A l’heure de l’ultimatum, Lula, encore très populaire, ne s’est pas constitué prisonnier. Mais toujours est-il que la sentence est là : 12 ans de prison ferme.

24 ans de prison contre la première femme présidente de la Corée. Park Geun-hye aura eu le mérite d’être la première femme présidente de l’histoire de la Corée, sauf qu’elle n’aura pas connu la même gloire que son géniteur, Park Chung-hee, qui a gouverné le pays de 1962 à 1979. Ce militaire est considéré comme le père du miracle coréen. Hier vendredi 6 avril, l’ex-présidente a été condamnée à 24 ans de prison dans l’affaire de corruption qui lui avait coûté son poste à la tête du pays et son arrestation en mars 2017. Elle a forcé, selon le magistrat qui l’a inculpée, des entreprises à verser plus de 17 millions d’euros (11 milliards 135 millions de Fcfa) à deux fondations, contrôlées par l’une de ses amies, des sommes dont a bénéficié bien entendu l’ex-présidente. Malgré son mea culpa public, elle devra s’acquitter d’une amende de 13 millions d’euros, (8 milliards 515 millions de Fcfa).

Charles D’ALMEIDA

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