Medea — La calligraphie arabe aura beaucoup à gagner, au plan de la créativité et de l’esthétique, en s’ouvrant davantage sur les nouvelles technologies qui permettent d’aller au delà des limites qu’imposent la conception manuelle traditionnelle, a estimé, le calligraphe et graphiste tunisien, Omar El-Djemeni, invité d’honneur de la 14è édition de l’atelier national de calligraphie arabe, organisé à Médéa.

La conception graphique des oeuvres calligraphiques au moyen d’applications informatiques est d’un apport « capital » pour la calligraphie arabe, eu égard à « l’éventail de choix qu’elle offre sur le plan graphique, à travers la possibilité de réaliser une multitude de formes géométriques qu’un calligraphes ne peut pas obtenir au seul moyen de son crayon », a-t-il indiqué.

Ce calligraphe émérite, qui cumule les distinctions à l’international, depuis plus d’une trentaine d’années, considère que l’adoption des nouvelles technologies dans la conception des £uvres calligraphiques « ne doit pas être conçue comme un éloignement des fondements et de l’esprit de cet art, mais un outil complémentaire en mesure d’élargir le champ de création artistique », assurant « sans cet apport technologique, le calligraphe ne pourra pas transcender les limites qu’imposent le travail à la main ».

Il a précisé, toutefois, que le recours à des logiciels de conception n’est qu’un « moyen pour aider à matérialiser une vision esthétique qui existe déjà dans l’esprit du calligraphe », l’application informatique « vient en support seulement au travail qui va aboutir à l’œuvre finale, dont la réussite repose essentiellement sur la bonne maitrise des formes, du textes et des couleurs que le calligraphe avait imaginé avant d’entamer la première touche », a-t-il expliqué.

Grace à l’outil informatique, « le calligraphe aura le loisir de jouer avec les formes géométriques, de disposer d’un gabarit ou il pourra facilement incruster son texte, de travailler sur la taille réel du texte, quelque soit sa consistance, alors qu’une conception manuelle requiert, non seulement, plus de temps et d’effort, mais renferme le calligraphe dans des schémas standard dépourvus de créativité ou de recherche esthétique », a fait savoir Omar-el-Djemeni.

Le calligraphe est « libre, dès lors, de consacrer le temps nécessaire à travailler le coté esthétique, de choisir les couleurs qui s’adaptent mieux à son œuvre, de tester les différentes dispositions ou de répartition de son texte, à aboutir, surtout, à un travail qui marque aussi bien le regard que l’esprit », a-t-il conclu.

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