La nouvelle équipe sera responsable devant le président de la République, comme le veut la Constitution adoptée en janvier.

Le gouvernement gabonais a démissionné mardi 1er mai, au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale par la Cour constitutionnelle. Le premier ministre « Emmanuel Issoze Ngondet a présenté la lettre de démission de son gouvernement à la suite de la décision de la Cour constitutionnelle de mettre fin aux pouvoirs de la législature actuelle dont la conséquence est la démission du gouvernement actuel », selon un communiqué.
Le nouveau gouvernement sera responsable devant le président de la République, Ali Bongo Ondimba, comme le veut la nouvelle Constitution gabonaise adoptée en janvier et décriée par l’opposition, qui y voit une tentative de « monarchisation » du pouvoir.

Echec dans l’organisation des législatives
Lundi, la Cour constitutionnelle gabonaise a dissous l’Assemblée nationale tout en demandant la démission du gouvernement, alors que le Gabon aurait dû organiser des élections législatives avant fin avril. Selon la Cour, le gouvernement a échoué dans l’organisation des législatives au plus tard le 30 avril, après deux reports de ces élections depuis décembre 2016. Les commentateurs expliquent ces reports par les remous suscités par la présidentielle d’août 2016, dont les résultats donnant le président sortant vainqueur sont contestés par l’opposition.

« Dans l’histoire du Gabon, c’est la première fois que l’on reporte autant de fois des législatives », indique le politologue Wilson-André Ndombet, de l’université Omar-Bongo de Libreville. Le Sénat prend le relais de l’Assemblée nationale en attendant l’élection de nouveaux députés, a précisé la Cour lundi. « On n’a jamais vu dans une république qu’une institution [soit] remplacée par une autre », estime M. Ndombet.

Le Gabon se prépare à des législatives dont la date sera annoncée par la Cour après avoir été saisie par le Centre gabonais des élections (CGE), une instance rassemblant des membres de la majorité et de l’opposition qui vient de se mettre en place et doit prêter serment mercredi. Ce pays d’Afrique centrale est dirigé depuis 2009 par Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, président de 1967 à sa mort en 2009.