Depuis que le président Ibrahim Boubacar Kéïta a manifesté dans son discours du 22 septembre 2019 sa volonté de voir certaines dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali changer sans remettre en cause le document, signé sous l’égide d’Alger, des forces du mal, tapies dans l’ombre, tirent les ficelles et tentent de tout chambouler pour maintenir le statu quo, c’est-à-dire une situation de crise permanente au nord et au centre du Mali, terreau fertile aux trafics en tout genre, aux attaques terroristes, à l’extrémisme violent, aux conflits entre communautés, insidieusement attisés.

Ces ennemis de notre pays veulent surtout voir le Mali en mal avec certains de ses amis traditionnels comme le Royaume du Maroc, qui soutient précisément toutes les initiatives et efforts de Bamako en faveur du retour de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et du vivre ensemble.

Comme pour tenter de prouver l’isolement diplomatique de Bamako ou justifier un regain d’intérêt pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, séparatiste du Nord du Mali) sur la scène internationale, une vidéo montrant le Roi Mohammed VI en audience avec Bilal Ag Chérif, secrétaire général de la CMA, est remise au goût du jour depuis ce mercredi soir. Elle circule en boucle sur les réseaux sociaux comme s’il s’agissait d’une activité solennelle de ces derniers jours de Sa Majesté le Roi du Maroc. Il n’en est rien. En réalité, la vidéo date de 2014 et l’entretien avait eu lieu après consultation du président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéïta par les services du Palais royal. Autrement dit, Sa Majesté le Roi du Maroc n’avait reçu M. Ag Chérif qu’à l’instigation du président malien.

De toute façon, l’audience s’inscrivait dans les efforts permanents du Roi du Maroc d’aider à instaurer durablement la paix et la stabilité au Mali et contribuer à un règlement de la crise depuis son déclenchement en janvier 2012. L’accueil chalereux était tout simplement le cortège royal pour la prière du vendredi et non pour accueillir Bilal Ag Chérif. Donc, c’est un montage frauduleux.

Notons que cette vidéo est publiée quelques jours après qu’Iyad Ag Ghali, le patron du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), a revendiqué l’attentat contre le camp de Boulkessi et le poste militaire de Mondoro le 30 septembre 2019 qui a fait, selon lui, plusieurs morts parmi les militaires maliens. Iyad Ag Ghali bénéficie probablement de la protection de l’Algérie qui ne veut pas de présence française à ses frontières.

La Rédaction

Source: Aujourd’hui-Mali