Une vingtaine de djihadistes et un gendarme ont été tués mercredi lors d’une riposte à une attaque contre le détachement de gendarmerie d’Arbinda (province du Soum), dans le nord du Burkina Faso, selon des sources sécuritaires contactées par l’AFP.

«Un détachement de la gendarmerie d’Arbinda a été la cible d’une attaque terroriste cet après-midi», a indiqué une source sécuritaire. «Au cours de la riposte» de la gendarmerie, «une vingtaine de terroristes ont été neutralisés et divers matériels dont de l’armement et des motocyclettes ont été récupérés», a indiqué la même source.

«Malheureusement, un élément de la gendarmerie a été mortellement touché», a poursuivi la même source, précisant qu’une «opération de ratissage» était «toujours en cours après la mise en déroute des assaillants». Une autre source sécuritaire jointe par l’AFP a confirmé l’attaque ayant «coûté la vie d’un gendarme», évoquant pour sa part un bilan de «18 terroristes abattus». L’AFP n’a pas pu obtenir de bilan officiel dans l’immédiat.

Ce bilan d’une vingtaine de djihadistes tués survient alors que l’armée avait annoncé avoir «neutralisé 32 terroristes» pendant le week-end. Début novembre, une attaque contre un convoi de la société minière canadienne Semafo a fait 38 morts. Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015. Au total, les attaques attribuées aux groupes djihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres à l’organisation Etat islamique, ont fait près de 700 morts au Burkina Faso depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU. Le nord et l’est sont particulièrement touchés et Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Sous-équipées et mal entraînées, l’armée, la police et la gendarmerie de ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest sont incapables d’enrayer les attaques djihadistes, qui se sont intensifiées en 2019 jusqu’à devenir quasi quotidiennes. Pour tenter de faire face à ces attaques récurrentes, le président burkinabé Roch Marc Christian a appelé début novembre «à la mobilisation générale contre le terrorisme» et annoncé «le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace».