La campagne en vue du référendum constitutionnel du 17 mai a débuté ce mardi 1er mai. L’église catholique s’est prononcée contre la tenue de ce scrutin et s’est déclarée inquiète du climat de répression dans le pays.

À en croire Mgr Joachin Ntahondereye, évêque de Muyinga et par ailleurs président de la Conférence des évêques, “beaucoup de citoyens, même s’ils ne le disent pas tout haut, vivent dans la peur, à tel point que les gens n’osent plus dire ce qu’ils pensent, par peur des représailles“. C’est pourquoi, le prélat a déclaré que “le moment n’était pas opportun pour amender la constitution de manière profonde“.

L’opposition se félicite de cette prise de position. “Les évêques catholiques ont compris que le référendum qui est annoncé pour le 17 mai prochain est un référendum qui va mettre le pays à feu et à sang, qui va enterrer définitivement l’accord d’Arusha et va être porteur de tous les dangers. Il y en a qui sont déjà morts parce qu’ils ne sont pas fait enrôler. Il y en a qui sont portés disparus. La violence est ambiante”, selonCharles Ndjitijé, le leader de l’aile non reconnue par les autorités burundaises de l’UPRONA, l’Union pour le progrès national.

Réaction prudente des autorités

Joint par la DW, le Représentant permanent du Burundi auprès des Nations unies balaie ces critiques de l’Eglise. “Le référendum est opportun. Il est le résultat de larges consultations auprès de la population pendant une année. Nkurunziza n’a pas encore dit qu’il sera candidat en 2020. On a encore deux ans d’ici là. C’est vous qui le dites, pas lui. On lui prête des intentions”, a déclaré à la DW, Albert Shingiro.

En dépit des critiques, 26 partis politiques ont été autorisés à battre campagne pour ce scrutin référendaire. Parmi eux figure le CNDD-FDD au pouvoir et la coalition d’indépendants Amizero y’Abarundi d’Agathon Rwassa.

Si le projet de révision constitutionnelle était approuvé à l’issue du référendum, Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, pourrait briguer deux mandats de sept ans à partir de 2020.

DW