L’Ex-Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Soro Kigbafori Guillaume est depuis plusieurs mois, en train de manœuvrer avec des proches de l’ancien président ivoirien pour lui “demander pardon”.

Il y a 9 ans que le président Laurent Gbagbo appelait ses adversaires politiques à la table des négociations pour une paix durable en Côte d’Ivoire. La phrase qu’il prononçait tout le temps était : «Asseyons-nous et discutons». Aujourd’hui, Soro Guillaume, en rupture de ban avec Alassane Ouattara, tente de rappeler au président Gbagbo ses propos afin de se rapprocher de l’homme.

19 Septembre 2002, à la tête d’une cohorte d’armée venue d’un pays frontalier de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro tentait un coup de force sur le pouvoir de Laurent Gbagbo.

Ce coup d’Etat manqué s’est mué en rébellion armée, qui a occupé la moitié nord du pays pendant huit années. Aussi, à l’issue de plusieurs accords, dont celui de Ouagadougou, le Chef de l’Etat d’alors a fait du patron des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion), son Premier ministre.

L’on croyait la confiance revenir entre les deux hommes, que tout se dégrada à nouveau lors de la crise postélectorale. L’armée conduite par Soro Guillaume, appuyée par les Forces françaises et onusiennes, a réussi à débusquer Gbagbo de son bunker et l’a remis à la Cour pénale internationale (CPI), après un séjour en résidence surveillée à Korhogo.

Cependant, beaucoup d’eau semble avoir coulé sous le pont depuis, et Soro Guillaume éprouve des remords quant au combat mené contre son ancien mentor (Gbagbo (opposant) et Soro (SG de la FESCI) étaient très proches dans les années 90). Lors de ses dernières sorties, il ne se cache pas les regrets qu’il éprouve quant à toutes les mises en garde de Laurent Gbagbo vis-à-vis du Président Alassane Ouattara et son camp.

Mais au-delà de ce mea culpa, l’ancien Président de l’Assemblée nationale veut franchir le pas et rencontrer Laurent Gbagbo pour lui “demander pardon”, ainsi qu’il l’avait annoncé à maintes reprises. Soro a, pour ce faire, pris attache avec l’entourage de Gbagbo. A en croire le magazine panafricain, « bien plus discrètement, l’ex-chef rebelle discute avec le camp de l’ancien président Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles, et n’a pas rompu les liens avec Simone Gbagbo, 1’ex-Première dame, deuxième vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) ».

En se rapprochant d’Henri Konan Bédié et en décidant d’appartenir à sa plateforme de l’opposition, Soro espère également renouer avec Laurent Gbagbo, récemment acquitté de crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant la CPI.

M.B

Carre direct.info