Les charges pour « crime contre l’humanité » qui pesaient sur l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont été enterrées à la CPI en cette fin de mois de Mars 2021. Un jour historique qui met fin à 10 ans d’emprisonnement de l’ex président ivoirien, et son bras droit Charles blé Goudé, mais qui relance le débat sur l’opportunité du transfèrement des dossiers d’anciens présidents et hommes politiques devant la CPI.

Les deux hommes étaient jugés pour des faits de crimes massifs après la crise postélectorale de 2010 en Côte d’ivoire. Près de 3000 personnes ont perdu la vie lors de cette crise. Les deux accusés avaient été acquittés en 2019, avant qu’un appel du procureur de la Cour pénal internationale ne vienne ralentir leur espoir de se voir libres de tout mouvement. Depuis hier, ils le sont. L’ex président Ivoirien et son bras droit Blé Goudé sont définitivement libres de leurs mouvements. Cela, après trois années de procédure devant la CPI.

Cet acquittement, s’il soulage les partisans de Laurent Gbagbo en Côte d’ivoire, condamne toutefois la procédure devant la CPI, qui a jugé « insuffisantes » les preuves à charge contre les deux accusés après dix ans d’emprisonnement, trois ans de procès, des longues années d’enquêtes, d’interrogations, d’auditions des témoins, de reconstitution des faits, de commission de scientifiques, pour ne rien trouver de concret, sinon de suffisant pour inculper les deux accusés qu’elle maintenait depuis une décennie, le temps de deux mandats présidentiels dans leur pays.

La libération de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé reconfigure l’environnement politique ivoirien. Mais dans quelle direction ? Celle de la reprise des hostilités politiques pour une nouvelle crise, ou celle d’une Côte d’ivoire stable, qui poursuit sa dynamique de croissance vers l’émergence, avec l’ensemble des fils réconciliés, et dont Laurent Gbagbo, pourrait constituer un pilier important.

Ousmane Tangara

Source: Bamako News