Les élections présidentielle et législatives ont lieu dimanche 22 novembre au Burkina Faso. Deux thèmes dominent la campagne électorale, celui de l’insécurité et celui de la réconciliation. La totalité des candidats, même le président Kaboré, font de cette réconciliation une des priorités de leur programme. Et beaucoup promettent le retour de l’ancien président Blaise Compaoré s’ils sont élus.Chassé du pouvoir en 2014 après 27 ans de règne à la faveur de l’insurrection populaire, Blaise Compaoré vit depuis en exil en côte d’Ivoire. En 2015, sa page semblait tournée. Ceux qui avaient voulu l’aider à changer la Constitution pour pouvoir se représenter étaient exclus du scrutin et nul n’évoquait son nom. Aujourd’hui, la question de son retour nourrit le débat auprès de nombreux électeurs. « Blaise Compaoré n’a qu’à revenir dans son pays, c’est normal, c’est son pays, tout le monde sera en paix », pense cet électeur. « Moi, je regrette sincèrement le départ de Blaise Compaoré, avoue une électrice. Quand il était au pouvoir, il n’y avait pas de cas de terrorisme. Le pays était stable, il y avait la paix ».

 

« Une insulte au peuple… »

Pour ce Ouagalais, un retour de l’ex-président n’est pas envisageable. « Il y a eu des gens qui sont morts avant qu’il ne parte. Accepter qu’il revienne tout bonnement sans réparation, je pense que c’est insulter le peuple burkinabé ».

Pour l’analyste Siaka Coulibaly, ce n’est pas seulement une question de nostalgie. « Au-delà de la nostalgie, par pur pragmatisme, beaucoup pensent qu’il faut effacer le passif du pays. C’est pour ça que l’idée de la réconciliation est une idée reprise par tous les 13 candidats. Ils sentent qu’au sein de la population, il y a cette soif de mettre fin à cette situation délétère que vit le pays. »

Depuis son exil à Abidjan, Blaise Compa