“La mission d’enquête est arrivée hier (samedi) à Damas et il est prévu qu’elle se dirige aujourd’hui (dimanche) à Douma pour entamer son travail”, a souligné Ayman Soussane. Son armée a annoncé samedi la reprise intégrale de l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale, la région proche de Damas dans laquelle se trouve la ville de Douma. “Les résultats de l’enquête infirmeront les allégations mensongères” contre Damas, a-t-il ajouté.

Les frappes américano-franco-britanniques contre la Syrie ont eu finalement lieu et le monde attend toujours les preuves de l’usage d’armes chimiques à Douma que Washington, Londres et Paris assurent détenir. En avril 2017 déjà, le président américain Donald Trump avait ordonné le lancement de 59 missiles de croisière sur une base du régime syrien, après une attaque au gaz sarin qui avait tué plus de 80 civils. Nikki Haley, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, a affirmé que la Maison-Blanche annoncerait ce lundi un nouveau round de sanctions contre la Russie: “Elles concerneront les compagnies qui fournissaient de l’équipement lié à Assad et à l’utilisation d’armes chimiques”. Le président français Emmanuel Macron a pour sa part estimé qu’après les frappes, c’était maintenant au Conseil de sécurité de “reprendre, dans l’unité, l’initiative sur les plans politique, chimique et humanitaire “. Quant aux deux principaux alliés de Damas, la Russie et l’Iran, il souhaite les inclure dans les négociations. La Russie, qui a convoqué cette réunion d’urgence a l’ONU a présenté une résolution visant à condamner les frappes occidentales. Le Maroc prend nettement ses distances vis-à-vis des frappes contre la Syrie: “Le timing choisi pour cette escalade, à la veille d’échéances arabes importantes, et l’absence de consultations appropriées habituelles, risquent de susciter interrogations, incompréhensions et indignation au niveau des opinions publiques”, estime le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération. Merci à la France et au Royaume-Uni pour leur sagesse et leur pouvoir militaire. Plus tôt dans la journée, le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déclaré lors d’une intervention télévisée sur la chaîne d’informations en continu que la France était prête à mener une nouvelle “intervention ” si nécessaire. Mais, ajoute-t-elle, “les frappes menées n’ont pas eu vraiment d’impact ” sur Bachar al-Assad. “L’OIAC a visité ce bâtiment de 2013 jusqu’à récemment et y a procédé à des inspections”, a souligné aux journalistes, le directeur de l’Institut pour le développement des produits pharmaceutiques et chimiques, Saeed Saeed, après la frappe qui a détruit le bâtiment. Le chef de l’État a donc certainement longuement mûri les conséquences à court, à moyen et à long terme de son action de guerre, qu’il a voulu circonscrite à la seule capacité syrienne alléguée de production d’armes chimiques.