Mis en garde à vue depuis la semaine dernière pour corruption en Afrique où il aurait bénéficié des concessions portuaires à Conakry et à Lomé, le grand industriel de 68 ans s’est exprimé le dimanche matin dans le Journal De Dimanche (JDD). Cela a constitué sa première intervention depuis sa condamnation.

Condamné pour corruption d’agent public africain, «complicité d’abus de confiance » et « faux et usage de faux », Vincent Bolloré, l’industriel français, s’est exprimé pour la première fois le dimanche 29 avril 2018 dans les colonnes du Journal De Dimanche (JDD). Cette intervention qui s’intitulait « Faut-il abandonner l’Afrique ? » et publiée dans la rubrique « Opinions » du journal, l’industriel exprime ses coups de cœur en rapport avec sa condamnation. Une condamnation qu’il qualifie de « chasse aux sorcières ». Une chasse ayant pour dessein de montrer coûte que coûte l’Afrique comme « une terre de non-gouvernance et de corruption, un continent qui serait dirigé par des équipes sans foi ni loi ». Dans sa défense d’accusation, il montre la fausseté et la malveillance des informations ayant servi à sa mise en garde à vue.

Dans les colonnes du journal, M. Bolloré fait savoir également que ces quelques jours de mise en garde à vue lui ont permis de découvrir des témoignages voire des documents auxquels il n’avait jamais eu la chance de découvrir ou d’entendre parler avant cette condamnation. « Je ne souhaite pas commenter des faits examinés par la justice et qui vont désormais être analysés et plaidés à décharge, mais comment imaginer que des dépenses de communication de quelques centaines de milliers d’euros comptabilisés en toute transparence avec un groupe de communication de taille et de réputation mondiale, aient déterminé des investissements de centaines de millions d’euros pour des opérations portuaires où l’exigence technique est considérable, et obtenue à l’occasion d’appels d’offres internationaux », écrit-il.

En conséquence, M. Bolloré se demande s’il serait encore nécessaire pour lui et son groupe de rester en Afrique et continuer à investir dans le développement de ce continent. Toutefois, il fait montrer que le groupe Bolloré a dépensé 4 milliards d’euros et qu’il fait vivre près de 30 000 familles en Afrique.

L’Industriel termine ses propos par l’exposé de la relation confuse entre l’Afrique et la France. Une relation jugée condescendante du côté de la France. Une France qui exploite le continent africain, un continent démocratique et remarquable qui se trouve malheureusement victime de la maltraitance. C’est dans cette mesure que Vincent Bolloré écrit : « J’espère que la France des Lumières que j’aime va ouvrir les yeux sur l’Afrique que je connais.»

Fousseni Togola

Source: Le Pays