La France demandera au Mali et au Burkina Faso, mardi lors du sommet G5 Sahel en Mauritanie, des garanties sur leurs engagements en faveur de la paix, afin de ne pas remettre en cause des gains militaires récemment acquis sur le terrain, a déclaré lundi une source à l’Elysée.

 

“Tous les progrès enregistrés sont fragiles et peuvent être mis en cause si la dynamique politique ne suit pas”, a souligné cette source.

Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et le chef de l’Etat français Emmanuel Macron doivent effectuer mardi leur premier déplacement en Afrique depuis la crise du coronavirus à l’occasion du sommet des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad).

Les autres dirigeants européens, comme la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Giuseppe Conte participeront à ce sommet seulement par visioconférence. Cinq chefs d’Etat du G5 Sahel et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres vont également prendre part à cette réunion, selon un communiqué du gouvernement espagnol publié lundi.

De source gouvernementale française, la situation est particulièrement préoccupante au Mali dont les autorités ne discutent plus d’un plan de paix, la “séquence politique particulièrement laborieuse” ayant relégué au second plan “la mise en ouvre de l’accord de paix d’Alger”.

Cette situation est perceptible au Burkina Faso comme au Mali si bien que les enjeux sont élevés et qu’il faut faire en sorte que les contexte électoraux n’anéantissent pas les gains qui ont été obtenus, a expliqué cette source.

Le Burkina Faso se rend aux urnes fin novembre pour des élections législatives et pour un scrutin présidentiel auquel le chef d’Etat sortant Marc Roch Kaboré devrait se présenter.

La situation sécuritaire reste précaire au Sahel malgré les récents progrès enregistrés dans la lutte contre les groupes djihadistes avec notamment la mort du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, tué début juin par l’armée française lors d’une opération dans le nord du Mali.

(John Irish; version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)

Reuters