Cela fait plus de 10 jours que le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale a eu lieu à Libreville et la polémique ne désenfle pas : la signature d’Ali Bongo apposée sur le document officiel sanctionnant les travaux du sommet fait débat. Une signature hésitante, que certains qualifient même de « gribouillis ».

Interrogé sur le sujet en début de semaine, le porte-parole de la présidence Jessye Ella Ekogha a regretté que « lorsqu’un évènement est un succès, certains compatriotes s’évertuent à trouver du négatif ».

« C’est devenu un sport national au Gabon », regrette-t-on du côté du pouvoir. Depuis l’AVC du chef de l’État, la question de sa capacité à diriger le pays est posée à chaque occasion.

Pour d’autres, cette signature hésitante, qualifiée de « gribouillis » par certains, est une preuve supplémentaire de la « grande forfaiture », pour reprendre l’expression des plus virulents sur les réseaux sociaux. Certains postent des photos avec ce commentaire : « A comparer avec les décrets signés ces derniers mois ».

Un des opposants du collectif Appel à agir estime néanmoins que cette nouvelle polémique s’appuie sur une vraie question : celle de ce qu’il appelle « l’invraisemblance » de certaines décisions prises au nom du chef de l’État depuis son AVC. « Que ce soit un cachet ou une signature électronique, peu nous importe finalement, reconnait-il. Mais est-ce que toutes les décisions qui ont été prises émanaient bel et bien de sa volonté ? »

« Plus que jamais, nous en doutons, explique un autre opposant. Surtout quand on sait que son ancien directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga est aujourd’hui en prison. »

Du côté du pouvoir on s’inscrit en faux : « c’est de la pure médisance. Une mauvaise polémique ». « Nos opposants n’ont-ils vraiment rien de mieux à faire ? », s’exclame un ancien ministre. « On gouverne avec sa tête, pas avec un stylo. »

RFI