Depuis mardi, six nouvelles coupures sont disponibles en Gambie. Les billets reprennent les mêmes couleurs et les mêmes montants, mais ils sont expurgés du visage de l’ancien président Yahya Jammeh. Une nouvelle monnaie « plus inclusive » avait défendu le gouverneur de la Banque centrale lors de sa présentation.

 

L’argent n’a pas d’odeur, dit l’expression. Sauf peut-être en Gambie où les billets sont parfois dans un sale état. Aujourd’hui, les nouveaux billets font du bruit puisqu’ils sont encore un peu rigides, et ils font aussi parler d’eux. Le visage de Yahya Jammeh a été retiré de la monnaie.

Une bonne chose selon Frances, rencontrée à la sortie d’une banque. « Je pense que c’est important d’avoir enlevé Yahya Jammeh des nouveaux billets de banque. Selon moi, aucun président ne devrait avoir son visage sur un billet », explique-t-elle.

Dans un bureau de change, Salmana le gérant accueille positivement cette nouvelle monnaie. La Guinée, d’où il est originaire, n’a pas de président sur ses billets et c’est tant mieux comme ça : « J’espère bien que c’est un grand acquis. L’argent ne doit pas symboliser une personne, un président, l’argent doit symboliser une nation, parce que c’est un bien commun pour le peuple », estime-t-il.

Les nouveaux billets représentent des oiseaux, des monuments ou des corps de métier. Mais ils ne satisfont pas complètement Madi Jobarteh, militant des droits de l’homme. « On a besoin d’une monnaie qui représente l’histoire économique, politique et sociale de notre peuple. La monnaie n’est pas une carte postale », soutient-il.

À l’approche de la Tabaski, la monnaie circule à toute vitesse et de nombreux Gambiens ont déjà de nouveaux billets dans le porte-monnaie. Pourvu qu’ils soient nombreux.

Source: RFI