Il faut savoir mettre son espoir, son sort entre les mains de Dieu. Les hommes, eux, ils trahissent quels que soient les liens. Voici Laurent Gbagbo, un idéaliste convaincu en train de moisir depuis 7 ans dans les arcanes macabres de la cour pénale internationale. Un procès qui ne finit pas et qui tue à petit feu son justiciable. Personne ne dit mot, chacun se tait. Non, c’est plutôt ceux qui doivent dire mot qui se taisent.

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Il faut savoir dire la vérité. Dans la crise Ivoirienne, on sait qui était qui, qui a fait quoi. Tous les acteurs, tous les protagonistes doivent être logés à la même enseigne parce que tous, ils ont commis des crimes ou en sont complices. On peut refuser de dire la vérité parce que l’on a peur de dire la vérité, parce que cette vérité-là menace nos intérêts. Mais, la vérité est immuable. Malheureusement, certains préfèrent mourir avec la vérité dans le cœur sans jamais la dire.

Que l’on ne se méprenne pas. Je suis loin d’être un pro-Gbagbo mais face à mes propres analyses, face aux langues qui se délient de nos jours, face au développement de certains événements, j’ai peur que l’histoire ne soit pas déformée. Or, comme le définit le petit Larousse « L’histoire est la relation des faits, des événements passés concernant la vie de l’humanité, d’une société, d’une personne ». Encore qu’en l’espèce, on est dans le présent. La présence de Laurent Gbagbo dans les geôles de la cour pénale internationale, c’est la honte de tout  africain, parce que cette cour-là, c’est en Europe là-bas. Où alors, faut-il croire à la destinée et se comporter comme Jacques le fataliste de Diderot qui pensait que « tout est écrit là-haut ». Donc, dans le destin de cet homme, il était peut-être écrit  qu’il devait être conduit à la cour pénale internationale pour être jugé pour un crime qu’il n’a pas commis. Ou bien, s’il les a commis, où sont les autres qui ont beaucoup à se reprocher au tréfonds de leur cœur. La cour pénale internationale devait agir comme cet Homme qui a libéré la femme adultère parce que ceux qui l’avaient exposée avaient fait les mêmes inconvenances qu’elle. Laurent Gbagbo a été accusé de tous les péchés d’Israël parce que l’on a voulu qu’il soit un sacrifice  expiatoire :

-C’est, lui qui a tué Robert Guei : Mais on oublie comment celui-là est venu au pouvoir

-L’anti-Dioula, c’est lui : On oublie qu’il était avec Aboudouramane Sangaré et Mamadou Coulibaly.

-L’anti-musulman, c’est lui : où mettons-nous Nafissatou Bamba ?

-Le bombardement du camp de Bouaké, c’est lui : Mais pourquoi là encore l’enquête piétine ?

-Le massacre du marché de Yopougon, C’est lui : Où étaient les rebelles  infiltrés ?

-Les armes cachées au palais : Mais, qui a armé les rebelles ?

 

-Il refuse de se soumettre au verdict des Urnes : Et pourtant, il n’a fait que demander le recomptage des voix

-Le criminel, c’est lui : les commandants de zones, on les oublie volontairement.

On a collé à cet homme toutes les étiquettes visant à le vilipender, à le faire passer pour l’ennemi public No 1, à le discréditer et à l’abattre sans coup férir. Cet ancien président est un patriote convaincu, un africaniste qui avait choisi non pas de rompre avec la France mais plutôt de libérer la Côte- d’Ivoire d’un certain carcan Franco-impérialo-colonialiste. Voici son malheur,  voici pourquoi le dévolu a été jeté sur lui, voilà pourquoi Nicolas Sarkozy fera crier «  Haro sur le Baudet ». Voici donc la traque montée contre lui. On a suscité une rébellion au nord, financée, armée, entretenue et parrainée même par des chefs d’Etat ou un chef d’Etat. Mais, comme dit précédemment, il faut savoir placer son espoir en Dieu. De nos jours, les langues se délient, les événements se précipitent qui laissent croire vraiment que le temps est le meilleur juge. Qu’on s’imagine ceci : le pardon de Guillaume Soro, le Directeur de cabinet de celui-ci qui déclare tout haut que « les armes cachées » pour les quelles il est arrêté ont servi à porter l’autre au pouvoir. Et la cour pénale internationale, il faut bien suivre l’actualité pour savoir que l’ancien Président Luis Mourinho Campos est mêlé dans des affaires d’escroquerie et de corruption. Et Fatou Ben Souda, il ya lieu de se rappeler le sort de son fils avec la justice Américaine. Quant à Nicolas Sarkozy, il a échoué lamentablement au sein même de sa propre formation. Prétendant revenir aux affaires en France, ses démêlés avec la justice n’en finissent point. C’est la justice divine.

Il faut vraiment se laisser convaincre que Monsieur Laurent Gbagbo ne mérite pas de rester enfermer à la cour pénale internationale où il est en train de mourir à petit feu. Il faut qu’il soit libéré parce qu’il est victime d’un complot qui a consisté à l’enlèvement d’un chef d’Etat.

Tout africain épris de justice et d’égalité doit s’approprier ce combat. C’est l’humanitaire.

 

M.M. Dembélé

 

Source:  Ségou Tuyè