C’est face à la presse nationale et internationale ce 25 novembre 2020 à Bamako que le Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel, le Burundais Pierre Buyoya a rendu public sa démission à l’institution africaine. L’ancien Président Burundais qui n’a pas voulu laisser libre cours aux interprétations, a précisé qu’il a démissionné de son « propre gré ». Ce retrait va lui permettre d’œuvrer librement pour sa défense.

 

Condamné par contumace à la prison à perpétuité dans son pays pour l’assassinat de son successeur au poste de Président, Melchior Ndadaye. A noter que l’annonce de l’assassinat du Président le 21 octobre 1993 et de ses collaborateurs avait ouvert la voie à une guerre civile au Burundi qui a fait plus de 300 000 morts en une décennie selon certaines archives.

Face à la presse à Bamako, en clamant haut et fort son innocence, Pierre Buyoya explique qu’au moment des faits, il n’était plus aux affaires avant de souligner que « l’histoire retiendra que j’avais cédé pacifiquement le pouvoir au Président élu en juillet 1993, sans aucune contrainte», alors qu’il aurait pu s’imposer par « la force et refuser de reconnaître » sa défaite à cette élection.

La Cour suprême burundaise a condamné 17 anciens responsables politiques dont Pierre Buyoya par contumace après réouverture de ce dossier judiciaire vieux de 27 ans.  l’accusé a cependant souligné les obstacles qui se sont dressés pour sa défense dans son pays. Il note entre autres face aux journalistes « le refus de visas aux avocats étrangers » de la défense, tout comme « le refus des avocats Burundais d’accéder au dossier » ainsi que le « refus de la greffe de réceptionner » les dossiers d’appel.  L’ancien président Burundais estime que tout a été « orchestré » pour une condamnation à huis clos.

Il quitte l’Union africaine la tête haute même si son image est « ternie par une condamnation », pour se consacrer entièrement à sa défense, après huit (08) ans de service dans la recherche de solutions aux problèmes, qui affectent les pays du Sahel dans la globalité et le Mali en particulier. Dans l’élan de faire triompher « la vérité », il a indiqué qu’il fera appel auprès des juridictions nationales et internationales.

 

Idelette BISSUU

Source : Journal du Mali