Le chef de file de l’opposition ougandaise, Kizza Besigye, a été inculpé de trahison tard vendredi soir pour s’être autoproclamé président et avoir contesté la victoire du chef de l’Etat, Yoweri Museveni, lors de la présidentielle de février, ont annoncé samedi des responsables des deux camps.

principal candidat opposition Kizza Besigye ougadan

Le chef d’accusation, passible de la peine de mort, illustre l’escalade de la confrontation entre le président ougandais et Kizza Besigye, qui a été arrêté à plusieurs reprises et a accusé les autorités de l’avoir passé à tabac et d’avoir tenté de l’intimider.

Après l’annonce de la réélection de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans, l’opposant avait dénoncé “le processus électoral le plus frauduleux jamais vu en Ouganda” et appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître la victoire du chef de l’Etat sortant, qui a été réinvesti jeudi.

La tension déjà vive est encore montée d’un cran à cette occasion à la suite d’une nouvelle arrestation de Kizza Besigye, mercredi, et du blocage par les autorités des réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter et Whatsapp.

Le porte-parole du gouvernement, Shaban Bantariza, a déclaré que l’opposant avait été inculpé de trahison parce qu’il s’était présenté en tant que “président alternatif”.

“Il a affiché son intention de renverser le gouvernement, ce qui n’est pas constitutionnel”, a-t-il dit.

Kizza Besigye a été transféré mercredi dans la ville de Moroto, proche de la frontière kényane, à quelque 500 km de la capitale ougandaise Kampala, où il a été formellement inculpé vendredi soir et placé en prison, a déclaré à Reuters Semujju Nganda, un élu et porte-parole de son parti, le Forum pour le changement démocratique (FDC).

Un responsable du FDC a indiqué que le parti avait bien organisé une cérémonie pendant laquelle son candidat a été investi président de la république.

Kizza Besigye avait déjà été inculpé de trahison en 2005. La justice avait ensuite abandonné les poursuites en invoquant une insuffisance de preuves.

(Elias Biryabarema; Tangi Salaün pour le service français)

Source: Reuters