Conséquence de l’attaque contre des humanitaires français au Niger dimanche, le Quai d’Orsay revoit la couleur de la carte du Niger qui figure dans ses conseils aux voyageurs. Tout le pays passe en rouge, c’est-à-dire fortement déconseillé. Seule la capitale Niamey reste orange, c’est-à-dire déconseillée sauf raison impérative.

Pour le Quai d’Orsay, le Niger est désormais rouge entièrement rouge contrairement à ses voisins du Mali et du Burkina Faso. Le pays apparait donc comme le plus à risque du Sahel. Ces nouvelles recommandations du ministère des Affaires étrangères sonnent comme la première décision concrète prise après l’annonce du président Macron de renforcer la sécurité des expatriés de la région.

Concrètement, les régions de Tahoua, Zinder et Maradi se retrouvent aujourd’hui fortement déconseillées, tout comme la ville d’Agadez. Mais pourquoi le pays devient-il impraticable du jour au lendemain, quel lien géographique entre Kouré où s’est déroulée l’attaque de dimanche et Zinder ? c’est l’interrogation de plusieurs français qui travaillent en lien étroit avec le Niger.

Il aurait peut-être mieux valu prendre des dispositions préventives face à l’insécurité grandissante, plutôt que de fermer le pays de manière radicale, commente un spécialiste du Sahel. Un autre ajoute : « mettre du rouge sonne comme une victoire symbolique pour les jihadistes. »

« Ce sont les paradoxes du principe de précaution, explique-t-on dans les coulisses du Quai d’Orsay, on se ferme à certaines zones pour réduire le risque global. »

Ce principe de précaution aura inévitablement un impact sur l’accès des humanitaires à certaines zones ainsi que sur les déplacements au Niger de Français qu’ils soient universitaires ou opérateurs économiques. Même si cet impact est pour l’heure impossible à quantifier.

Sollicitées par RFI, les autorités nigériennes n’ont pour l’heure pas souhaité réagir à ce classement en zone rouge de leur pays.

■ Des humanitaires échappent à leurs ravisseurs

Deux des dix humanitaires de l’ONG API, partenaire du PAM, enlevés le 24 juin dernier dans le village de Bossey Bangou non loin de la frontière avec le Burkina Faso, viennent de retrouver leur liberté. Ils se sont échappés ce mercredi 12 août des mains de leurs ravisseurs. L’information est confirmée par la préfecture de Torodi. Ils sont actuellement en sécurité dans une base de l’armée à Boni.

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RFI