Par Cyrus-Emmanuel Sandy – L’Institut centrafricain de recherches agronomiques (ICRA) sis à Pk 10 sortie-nord de la capitale, a été auréolé de la visite du président Faustin Archange Touadéra ce mercredi 11 septembre 2019 dans l’après-midi.

Le numéro 1 Centrafricain est allé s’enquérir des avancées des travaux en cours pour la vulgarisation en Centrafrique de la technologie chinoise «Juncao» de production quantitative et qualitative de champignons. Juncao est la fusion des mots chinois « champignon » et « herbe ». Il s’agit d’une sorte d’herbe géante permettant de faire pousser des champignons rapidement.

A son arrivée à 16h45mn, le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra a été reçu par les responsables de l’institution aux côtés de qui on notait la présence d’une forte délégation chinoise conduite par Son Excellence Chen Dong, ci-devant ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire de Chine en Centrafrique.

Après les civilités d’usage, le professeur Touadéra est allé visiter le site et toutes les installations techniques servant à l’expérimentation de la production des champignons selon la méthode dite « Juncao », une invention de l’éminent professeur chinois LI Zhanxi qui était déjà venu à Bangui en mars dernier présenter le fruit de son génie de créativité.

«Nous avons tous les maillons pour cette technologie Juncao qui vient combler plusieurs vides dans le pays. J’exhorte tous les stagiaires à faire preuve d’assiduité pour mieux assimiler les acquis de cette formation donnée par les éminents professeurs venus de la Chine pour soutenir le pays dans ce lourd combat de lutte contre la famine et la pauvreté dans le pays. Après leur départ, c’est vous les stagiaires qui irez vulgariser cette culture auprès de nos populations en province. L’heure est donc au sérieux et le gouvernement mettra tous les moyens à disposition pour faire sienne cette culture», a déclaré le chef de l’Etat après avoir visionné un documentaire sur la technologie Juncao.

Pour motiver les stagiaires sur qui il dit compter pour disséminer cette technologie dans le pays, le chef de l’Etat a remis à ces derniers une enveloppe qui pèse, car comportant un lot of billets de banque craquants. A eux d’en faire bon usage pour développer leurs activités futures.

Pour l’un des stagiaires de la technologie Juncao formés en Chine, la coopération Chine/Centrafrique est une porte de sortie de la RCA de la misère par la prévention de la sécurité alimentaire. Dans ce cadre, la culture du champignon Juncao en RCA vient à point nommé, car les populations centrafricaines souffrent de la faim malgré leur sol riche et les potentialités immenses. Avec la technologie Juncao, c’est la vie des populations qui sera sauvée.

«Il faut profiter de cette manne et en faire notre technologie à nous, Centrafricains, car la Chine s’est hissée au niveau des pays où il n’y a plus de la famine grâce au travail et à la créativité. Ce n’est pas une question de magie, le secret c’est dans le travail. Aussi, il ne s’agit pas de voir cette technologie seulement sous l’angle de la nourriture. Elle va aider à mettre fin aux conflits qui existent entre les éleveurs et les agriculteurs, car c’est une technologie qui offre des opportunités aux éleveurs afin de sédentariser leurs troupeaux et de les nourrir à base de ce type de champignon, ce qui permettra aux agriculteurs de bénéficier de plus d’espaces pour leurs activités agricoles», a-t-il souligné.

Pour l’ambassadeur Chen Dong, la technologie Juncao sera bientôt suivie et complétée par une autre activité plus économique pour le pays: l’apiculture, c’est-à-dire la culture des abeilles pour la production du miel. «La forêt centrafricaine est riche et au lieu de bruler les abeilles, on peut les utiliser pour augmenter la production du miel dans le pays pour le bonheur des populations qui continuent de souffrir. La Chine sera toujours présente aux côtés de la République centrafricaine», a martelé le diplomate chinois.

La Chine ne va pas continuer à transporter des tonnes de sac de riz, d’huile et de farine pour nous amener en Centrafrique pour lutter contre la faim. L’acte posé par les Chinois par l’introduction de la technologie Juncao en Centrafrique est conforme à la tradition chinoise et à sa philosophie des relations sociales qui enseignent que: «Mieux vaut apprendre à quelqu’un à pécher que de lui donner du poisson tout le temps».

Voilà pourquoi la technologie de Juncao construite sur la base des relations Chine/RCA permettra de réduire au maximum l’insécurité alimentaire dans les plus brefs délais, tout en prenant en compte la gestion du pâturage. La technologie Juncao est aussi un instrument de la paix et du développement économique car un peuple affamé peut toujours se soulever contre le régime en place.

Par sa visite à l’ICRA pour toucher du doigt la réalité de la technologie Juncao et le geste qu’il a fait en direction des stagiaires à qui il a remis une enveloppe pleine à craquer, le président Touadéra peut être considéré comme le «parrain» de cette technologie qui constitue une véritable manne que la Chine a déversée Centrafrique.

Et l’ICRA, qui constitue un cadre idéal pour les recherches à un haut niveau, a été bien choisi pour la formation et le recyclage des cadres centrafricains formés pour la vulgarisation de la technologie Juncao dont la seule évocation du nom provoque déjà de la salive chez les Centrafricains qui attendent impatiemment les premiers plats à base de cet aliment de haute qualité nutritive et nutritionnelle.

A titre de rappel, c’est en mars 2019 qu’une équipe de chercheurs chinois conduite par le professeur Li Zhanxi, 76 ans, est arrivée à Bangui pour présenter aux agriculteurs et aux dirigeants centrafricains la technologie agricole « Juncao » et examiner la possibilité de transférer gratuitement l’expérience de production de ce champignon en Centrafrique.

Considérant que cette technologie est bénéfique pour le pays en proie à l’insécurité alimentaire, le gouvernement centrafricain a envoyé en Chine en juin de cette année 50 paysans agriculteurs, techniciens et ingénieurs d’agriculture pour recevoir une formation sur les techniques de culture de ce champignon qui a un pouvoir germinatif et nutritif réel. Cette technologie chinoise vise à garantir la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.

Durant le séjour de l’équipe chinoise, des centaines de chercheurs et d’agriculteurs centrafricains avaient suivi les cours de l’inventeur de Juncao, le professeur Li Zhanxi. Le président Touadéra avait même dégusté le plat préparé à base des champignons cultivés sur Juncao, et l’avait beaucoup apprécié.

Pour mémoire, la présence agricole chinoise en Centrafrique est marquée de façon pérenne par deux (2) stations agricoles chinoises malheureusement en inactivité car détruites par les événements récurrents qu’a connus le pays. Il s’agit de:

  • la station agricole de Boyali située à 60 km au sud, sur la route de M’Baïki;
  • la station agricole de pk 26 sur la route de Boali, dans la commune de Bégoua proche de Bangui.

Chaque année, la Chine accueille des techniciens et cadres centrafricains du secteur agricole pour des séminaires de recyclage, de formation et de découvertes des réalisations chinoises en matière agricole et zootechnique.

Tout ceci confirme l’excellence des relations d’amitié et de coopération qui existent fort heureusement entre la République centrafricaine et la République populaire de Chine.

Source: .chine-magazine.com