L’opposition politique guinéenne vient d’annoncer sa décision de ne pas prendre part aux élections législatives prévues pour février prochain. La raison ? Un processus électoral qu’elle qualifie de « bâclé » et surtout, en toile de fond, la crise liée au projet de nouvelle constitution qui pourrait permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de l’an prochain.

L’opposition appelle au boycott des législatives du 16 février prochain. Ses candidats renonceront-ils donc à leurs sièges ? « La décision ne fait pas forcément l’unanimité, mais il y va de sa crédibilité », répond Kabinet Fofana de l’Association guinéenne de sciences politiques. Quant à « empêcher » le scrutin, elle peut tout au plus « perturber le vote dans ses bastions », poursuit-il, ajoutant qu’il est urgent de « diversifier son répertoire d’actions ».

Depuis deux mois les manifestations, malgré leur ampleur, n’ont pas empêché le président de la République de présenter son projet de nouvelle constitution. « Les autorités peuvent choisir entre le passage en force et la négociation, affirme Kabinet Fofana, sachant qu’il vaut mieux des élections contestées que des élections boycottées. »

« Le pouvoir contrôle la commission électorale »

Mais la CENI parviendra-t-elle à organiser le scrutin alors que 7 de ses commissaires ont suspendu leurs travaux et que l’opposition réclame le départ de son président ? « Les élections se tiendront comme prévu le 16 février », répond Kabinet Fofana. Selon liu, « le pouvoir contrôle la commission électorale et lui dicte sa ligne. »

“Je vous dis, nous tiendrons les élections avec ou sans eux, avec ou sans les commissaires, nous respecterons le chronogramme que nous avons établi, nous respecterons les plans opérationnels que nous avons établis et nous irons aux élections sauf phénomène extérieur à la Céni”.

RFI