Le tout nouveau Premier ministre malgache “de consensus”, Christian Ntsay, a pris mercredi ses fonctions en se fixant pour priorité “la préparation d’une élection présidentielle inclusive” pour tenter de sortir le pays de la crise politique.

“Ma priorité est la préparation d’une élection présidentielle inclusive et acceptée par tous”, a déclaré M. Ntsay lors de la passation de pouvoir à Antananarivo avec son prédécesseur Olivier Mahafaly Solonandrasana.

Haut fonctionnaire international, Christian Ntsay a été désigné lundi chef du gouvernement par le président Hery Rajaonarimampianina, conformément à une décision de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) qui exigeait la nomination d’un Premier ministre “de consensus”.

Madagascar est secoué depuis fin avril par une fronde de l’opposition, qui organise quotidiennement des manifestations dans le centre de la capitale.

Elle a d’abord dénoncé des lois électorales controversées et demande désormais le départ du président, élu en 2013.

Pour tenter de trouver une issue à la crise, la HCC a également accéléré le calendrier électoral: les scrutins présidentiel et législatifs devront se dérouler dès la “saison sèche”, c’est-à-dire avant septembre, et non plus à la fin de l’année.

“Ma deuxième priorité est la paix sociale, la troisième priorité la sécurité, la quatrième priorité la lutte contre la corruption”, a déclaré M. Ntsay mardi, en rendant hommage à “tous ceux qui ont perdu la vie durant cette crise”.

Deux personnes ont été tuées lors de la première manifestation de l’opposition, fin avril.

Le nouveau Premier ministre a également “remercié” un des chefs de l’opposition, Andry Rajoelina, à la tête du parti Mapar, d’avoir proposé son nom comme Premier ministre.

De son côté, le chef de gouvernement sortant s’est réjoui que son départ se fasse dans le “respect de l’alternance au pouvoir”.

Il a “exhorté tous les partenaires à appuyer le gouvernement de consensus”, se félicitant, non sans humour, d’avoir “battu le record de longévité de gouvernement” sous la présidence d’Hery Rajaonarimampianina”, soit deux ans.

Le président en exercice n’a pas encore annoncé s’il briguerait cette année un nouveau mandat. L’ancien président Rajoelina (2009-2014) et son prédécesseur Marc Ravalomanana (2002-2004) ont laissé entendre qu’ils se présenteraient.

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