Condamné à 5 ans de prison pour « agression sexuelle », le journaliste Marocain, Soulaimane Raissouni a clamé son innocence lors de sa première comparution lundi devant la cour d’appel de Casablanca, indique l’Agence France Presse.

Le journaliste marocain Soulaimane Raissouni et ancien rédacteur en chef du journal « Akhbar Al Yaoum » a catégoriquement nié avoir eu « une quelconque relation » avec le plaignant ce 10 janvier devant la cour d’appel de Casablanca, selon un journaliste de l’AFP présent à l’audience. Incarcéré le 22 mai 2020, Soulaimane Raissouni a été condamné à cinq ans de prison pour “agression sexuelle”. Il avait entamé une grève de la faim un an plus tard, en mai 2021, protestant de son innocence. Son procès en appel a été reporté maintes fois comme le dénonce l’ONG Reporter Sans Frontières.

Selon le rapport de l’AFP, le juge l’a notamment interrogé sur un post Facebook dans lequel le plaignant l’accuse, sous pseudonyme, de l’avoir violé à son domicile, ainsi que sur des conversations qui prouveraient qu’il « harcelait » son accusateur. « Je n’ai rien à voir avec ces documents », a répondu M. Raissouni, qui s’est efforcé de convaincre le tribunal d’« incohérences » et de « contradictions » dans les déclarations du plaignant.

Incarcéré depuis le 22 mai 2020, le journaliste a semblé en bonne santé après avoir engagé une grève de la faim, l’été dernier, pour protester contre son arrestation, ce qui l’avait empêché d’assister à la plupart des audiences de son procès. Il avait fini par suspendre sa grève de la faim au bout de 122 jours à la suite d’appels de ses défenseurs au Maroc et à l’étranger, avant d’être brièvement hospitalisé. La justice a rejeté toutes ses demandes de remise en liberté.

L’Agence France Presse rapporte également, son comité de soutien au Maroc a dénoncé un procès « à caractère politique et revanchard ». Reporters sans frontières (RSF) a réclamé un procès « équitable ». Les autorités marocaines, elles, affirment que M. Raissouni a bénéficié d’un procès « équitable » et que les poursuites « n’ont rien à voir avec son travail journalistique ». Lors du procès, le plaignant a plaidé pour son « droit à la justice », niant toute instrumentalisation visant à cibler le journaliste.

En outre, deux autres journalistes marocains, notamment Omar Radi et Taoufik Bouachrine, ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme pour des agressions sexuelles qu’ils nient. Selon AFP Radi est également accusé d’«espionnage ». Le Maroc occupe la 136e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Ibrahim Djitteye avec AFP

Source: LE PAYS