Plus de 100.000 nouveaux déplacés et réfugiés ont été recensés depuis janvier au Niger, qui en abrite déjà 300.000, en raison de “la détérioration” de la situation sécuritaire, notamment d’attaques de Boko Haram, a appris vendredi l’AFP auprès de l’ONU.

“La détérioration de la situation sécuritaire observée depuis le mois de mars 2019 a entraîné d’importants mouvements de populations et une réduction significative de l’espace humanitaire”, a déploré Fatouma Bintou Djibo, la coordonnatrice humanitaire des Nations unies pour le Niger, dans un communiqué transmis à l’AFP.

A Diffa, dans le Sud-Est, “des attaques des groupes armés non étatiques (ndlr: notamment du groupe jihadiste nigérian Boko Haram) ont entraîné des mouvements secondaires d’environ 25.000 personnes”, souligne le communiqué. De violentes attaques y avaient fait 88 morts en mars.

“Récemment, la détérioration de la situation sécuritaire à la frontière avec le Nigeria a également entraîné le déplacement d’environ 20.000 Nigérians vers la région (nigérienne) de Maradi”, dans le centre-sud du pays, selon le texte.

Dans les régions de Tahoua et Tillabéri, dans l’ouest du Niger, proche du Mali et du Burkina Faso, “plus de 70.000 personnes se sont déplacées de façon interne depuis le début de l’année” pour fuir les violences, d’après le communiqué.

Lors d’une réunion jeudi avec des représentants des agences de l’ONU, d’ONG et des partenaires bilatéraux et multilatéraux, Mme Djibo a “déploré l’amenuisement” des ressources financières et les “a exhortés à augmenter le volume de leur appui” pour “face aux nouveaux défis humanitaires”, selon le communiqué. Pour “les six prochains mois”, 79 millions de dollars sont nécessaires pour des activités humanitaires “prioritaires”, a-t-elle précisé.

Mme Djibo a déploré qu’à ce jour, “15%” seulement des 383 millions de dollars nécessaires pour financer les activités humanitaires en 2019 au Niger aient pu être mobilisés. Or, en 2019 quelque 2,3 millions de personnes, soit 10,4% de la population du Niger, ont besoin d’une assistance humanitaire, principalement dans les zones très instables “de Diffa, Tillabéri et Tahoua”, a-t-elle alerté.

Diffa abrite depuis 2015 plus de 300.000 réfugiés et déplacés à cause des attaques de Boko Haram, dont des milliers vivent aux dépens d’une population locale déjà très pauvre, d’après les ONG. Tillabéri et Tahoua hébergent depuis 2012 plus de 57.405 réfugiés maliens. Les violences qui vont crescendo empêchent la distribution de l’aide à l’ensemble des personnes dans le besoin, selon les ONG.

 

Source: AFP