Pas de Facebook, Twitter ou WhatsApp.

Cela devient de plus en plus courant dans certains pays africains, où les gouvernements coupe Internet, à certaines occasions, ou bloquent les plateformes de réseaux sociaux.

 

Les défenseurs du droit d’accès à l’internet parlent de censure, mais les gouvernements soutiennent que cela aide à maintenir la sécurité.

Alors, où et comment en Afrique l’accès à Internet est-il restreint?

Pas de Facebook, Twitter ou WhatsApp.

Cela devient de plus en plus courant dans certains pays africains, où les gouvernements coupe Internet, à certaines occasions, ou bloquent les plateformes de réseaux sociaux.

Les défenseurs du droit d’accès à l’internet parlent de censure, mais les gouvernements soutiennent que cela aide à maintenir la sécurité.

Alors, où et comment en Afrique l’accès à Internet est-il restreint?

Les cas de coupures d’Internet en Afrique sont en augmentation.

La Tanzanie a restreint l’accès à Internet et aux applications des réseaux sociaux lors des récentes élections.

En juin 2020, l’Éthiopie a imposé une coupure d’Internet qui a duré près d’un mois en réponse aux troubles qui ont suivi le meurtre d’un éminent chanteur et activiste oromo Hachalu Hundessa.

Le Zimbabwe, le Togo, le Burundi, le Tchad, le Mali et la Guinée ont également restreint l’accès à Internet ou aux réseaux sociaux en 2020 à des moments différents.

En 2019, il y a eu 25 cas documentés de coupures partielles ou totales d’Internet, contre 20 en 2018 et 12 en 2017, selon Access Now, un groupe de surveillance indépendant.

Et le groupe affirme qu’en 2019, sept des 14 pays qui ont bloqué l’accès ne l’avaient pas fait au cours des deux années précédentes.

Les nouveaux pays à bloquer l’accès, ce sont le Bénin, le Gabon, l’Érythrée, le Libéria, le Malawi, la Mauritanie et le Zimbabwe.

Cela fait partie d’une tendance mondiale, où de plus en plus de pays limitent l’accès à Internet, jusqu’à 213 coupures d’internet dans le monde, contre 106 en 2017.

Le groupe Access Now indique qu’en Afrique, la plupart des restrictions d’internet ont tendance à affecter des pays entiers plutôt que des régions ou des groupes de personnes spécifiques.

L’an dernier, 21 des 25 coupures enregistrées par le groupe ont touché des pays entiers ou la plupart des régions du pays.

Seuls le Soudan et l’Éthiopie avaient effectué des fermetures ciblées de l’internet.

“Cela indique que les fermetures ne sont pas seulement de plus en plus nombreuses, elles prennent également de l’ampleur et affectent de plus en plus de personnes en Afrique”, souligne le groupe.

Comment l’accès Internet a-t-il été bloqué?

Dans chaque pays, c’est aux prestataires de services d’exécuter les instructions des autorités pour bloquer l’accès.

L’une des méthodes utilisées en la matière est celle basée sur le blocage des URL.

Il s’agit d’un filtre qui empêche l’accès à une liste de sites interdits.

Un utilisateur essayant d’accéder aux sites interdits peut voir divers messages tels que «serveur introuvable» ou «ce site a été bloqué par l’administrateur réseau».

Une autre méthode est appelée ”limitation”.

Cette approche limite sévèrement le trafic vers des sites spécifiques, donnant l’impression que le service est lent, décourageant ainsi les utilisateurs.

C’est plus subtil, car il est difficile de savoir si les sites sont effectivement restreints ou si ce sont les installations qui sont à blâmer.

En dernier lieu, les entreprises de télécommunications peuvent être obligées de fermer complètement leurs services, empêchant ainsi tout accès aux données.

Les prestataires de services peuvent-ils dire non?

La capacité des gouvernements à censurer Internet dépend de leur capacité à exercer un contrôle sur les entreprises de télécommunications.

Les fournisseurs de services Internet sont agréés par les gouvernements, ce qui signifie qu’ils risquent des amendes ou la perte de leurs contrats s’ils ne se conforment pas aux injonctions des autorités.

Les opérateurs peuvent avoir le droit de faire appel des décisions du gouvernement devant les tribunaux, mais dans la pratique, ils le font rarement.

Cependant, il y a eu des exceptions.

L’année dernière, les tribunaux du Zimbabwe se sont prononcés en faveur du rétablissement de l’accès à Internet après que le gouvernement a ordonné des restrictions.

En réponse, le gouvernement a mis en place de nouvelles réglementations lui permettant un plus grand contrôle sur Internet.

La ministre de l’Information du Zimbabwe, Monica Mutsvangwa, soutient que cela “garantira que l’Internet et les technologies associées soit utilisés pour le bien de la société et non pour déstabiliser la sécurité nationale”.

Il existe également des exemples où les gouvernements qui souhaitent fermer le réseau n’ont pas eu des difficultés à le faire.

“Il existe des cas comme l’Éthiopie où les télécommunications ne sont toujours pas libéralisées”, déclare Dawit Bekele, directeur du bureau régional pour l’Afrique de l’Internet Society.

“Il existe de facto une passerelle unique appartenant à l’opérateur gouvernemental qui peut facilement être utilisée pour bloquer Internet”, dit-il.

À moins que l’accès à Internet n’ait été complètement fermé, il existe des moyens pour certaines personnes de contourner ces obstacles.

La méthode la plus courante est l’utilisation de réseaux privés virtuels (VPN). Avec le VPN les données sont chiffrées, ce qui rend difficile aux fournisseurs de services le blocage de l’accès aux sites restreints.

Les gouvernements peuvent également bloquer les VPN, mais sont moins enclins à le faire car cela gêne également gravement les diplomates étrangers et les grandes entreprises qui les utilisent.

Certains gouvernements africains justifient les restrictions par la montée des “fausses nouvelles” en ligne.

Mais certains analystes et personnalités de l’opposition considèrent cela comme une excuse pour neutraliser les groupes critiques à l’égard du gouvernement, qui s’organisent souvent sur Facebook et WhatsApp.

“Avant, pendant et après les élections, les gouvernements ont tendance à bloquer Internet en raison de la dissidence”, déclare M. Bekele.

Source : BBC Afrique