RÉAPPROPRIATION. Au dernier sommet de l’UA, les chefs d’État se sont mobilisés pour faire de la culture une ressource durable et profitable à tous.

Connaissez-vous les mausolées de Tombouctou au Mali, les églises rupestres de Lalibela en Éthiopie, les pyramides d’Égypte, les bronzes du Bénin, le massif de Lovo en République démocratique du Congo, les langues mina, wolof, le lingala, etc. ? Tous disent combien l’Afrique est un continent majeur sur le plan culturel. Si la résolution des conflits africains est la priorité numéro un de l’Union africaine cette année, l’institution n’en oublie pas pour autant d’autres causes qui lui tiennent à cœur. La promotion de la culture du continent en fait partie. Les chefs d’État africains se sont ainsi engagés à promouvoir les arts, la culture, et le patrimoine africain, lors du 33e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Le président nigérian Muhammadu Buhari, le Congolais Félix Tshisekedi, le chef d’État namibien Hage Geingob ou encore le Kényan Uhuru Kenyatta se sont réunis autour d’Ibrahim Boubacar Keïta. Le président malien a en effet été récemment nommé coordinateur de l’UA pour la culture.

Bientôt une année pour célébrer le patrimoine africain

Lors de la toute première réunion de ce Conseil des pairs nouvellement formé, plusieurs objectifs ont été fixés. Parmi lesquels la formulation « d’orientations stratégiques ». Les chefs d’État ont également proposé le « renforcement des échanges intercommunautaires et interculturels sur le continent », comme sur le plan mondial, en plein débat sur la restitution des œuvres d’art. Un plan d’action, réunissant toutes les propositions du Conseil sera élaboré courant 2020, a fait savoir l’UA dans un communiqué. Une résolution, qui suggère de nommer l’année 2021, année des arts, de la culture, et du patrimoine, pourrait d’ailleurs en faire partie.

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Au programme de l’agenda 2063

Avec la nomination de ce conseil dédié à la promotion de la culture africaine, l’UA s’attelle à une des exigences listées par l’Agenda 2063. L’aspiration numéro 5 du programme poursuit en effet l’objectif « d’une Afrique dotée d’une forte identité culturelle, d’un patrimoine commun, et de valeurs et d’une éthique partagée ». Pour l’UA, l’émancipation de « l’esprit du panafricanisme », la contribution des « arts créatifs à la croissance et à la transformation de l’Afrique », ainsi que « la préservation », entre autres, des langues africaines, sont autant de pistes à suivre pour parvenir à l’objectif de l’agenda 2023.

Pour l’aider dans sa démarche, l’organisation panafricaine nourrit un grand projet, celui d’un « grand musée africain ». La structure, centre de coordination pour la préservation et la promotion du patrimoine culturel, aura l’ambitieuse mission de « sensibiliser les gens à la diversité des biens culturels, dynamiques et immenses de l’Afrique, ainsi qu’à l’influence de l’Afrique sur les diverses cultures du monde, notamment dans les domaines de l’art, de la musique, des langues, des sciences ».

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La concrétisation de ce grand musée n’est pas encore une réalité, mais un autre prendra le relais d’ici 2021 : le Grand Musée égyptien. La structure de 22 000 mètres carrés, située près des pyramides de Gizeh, accueillera près de 130 000 pièces archéologiques. Un trésor qui attirera les foules du monde entier. Et qui promet un rayonnement, à plus grande échelle, de la culture africaine dans le monde.

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