Il y a un an, jour pour jour, Félix Tshisekedi, fils de l’opposant historique en République démocratique du Congo, était investi président à l’issue d’élections très controversées. Une première transition pacifique un peu particulière parce que le nouveau chef de l’État n’a quasi aucun contrôle sur les assemblées nationale, comme provinciales, dominées par son prédécesseur Joseph Kabila. Le nouveau président et son prédécesseur ont décidé de former une coalition plutôt que d’opter pour la cohabitation.

 

C’était il y a un an au Palais de la nation à Kinshasa. Une atmosphère inédite ; les combattants de l’UDPS, parti présidentiel, tombent dans les bras de policiers qui les ont si souvent réprimés. Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, tout sourire, se donnent l’accolade. C’est une transition civilisée s’enthousiasment les médias d’État. Une clameur monte cependant de la foule. La population de Kinshasa interpelle le nouveau chef de l’État: Félix, souviens-toi de ce que ton père disait: c’est le peuple d’abord.

L’exercice du pouvoir s’avère compliqué. Très peu de changement dans les services de sécurité, les institutions tardent à se mettre en place. Félix Tshisekedi présente un programme des 100 jours et nomme un cabinet pléthorique, près de 110 conseillers.

Menace et réplique…

Il tente également d’installer de nouveaux dirigeants dans deux entreprises publiques, mais ses ordonnances ne seront jamais appliquées. Quand le gouvernement est finalement investi fin septembre, la coalition au pouvoir prend une bouffée d’air, le budget est voté très largement. Mais depuis sa promulgation, les deux partenaires, Tshisekedi-Kabila, vivent leur crise la plus grave. En tout cas dans les mots.

Dimanche dernier, à Londres, Félix Tshisekedi a pour la première fois évoqué la possibilité de dissoudre l’Assemblée. La présidente de l’institution, Jeanine Mabunda, proche de Joseph Kabila, l’a menacé à mots couverts de le démettre pour haute trahison. Résultat, pas de fête d’anniversaire aujourd’hui.

Source : RFI