Selon l’autorité de régulation des élections, Abdelmadjid Tebboune a été élu président dès le premier tour avec 58,15% des voix. Le scrutin de ce jeudi 12 décembre a été marqué par une abstention record.

 

Abdelmadjid Tebboune succédera au président Abdelaziz Bouteflika. Son équipe de campagne revendiquait la victoire, dès hier soir, mais plusieurs candidats faisaient des déclarations contradictoires, affirmant être au second tour. Finalement, c’est donc lui qui l’emporte, dès le premier tour.

Âgé de 74 ans, c’est est un haut fonctionnaire de carrière. Plusieurs fois wali (préfet) et ministre, il a été nommé Premier ministre de l’ex-président en 2017. Un poste qu’il a occupé tout juste trois mois avant d’être remercié après avoir tenu des propos sur la corruption, et s’être attaqué aux oligarques proches du chef de l’État. Il avait annoncé vouloir s’attaquer aux malversations liées à la grande proximité entre certains chefs d’entreprises, dont Ali Haddad, et le gouvernement.

Proche du pouvoir

Sa victoire n’est pas une surprise même si la campagne électorale n’avait pas fait ressortir de favori. Aujourd’hui, Abdelmadjid Tebboune est l’homme qui semble être à la fois le plus proche du système et à la fois assez sensible au point de vue de l’armée. Il est quelqu’un qui est dans la dynamique du chef d’état-major : s’attaquer à la corruption dans les cercles proches de la famille Bouteflika. Et c’est cela qu’une partie de l’électorat semble avoir retenu.

Abdelmadjid Tebboune est toujours membre du Comité central du FLN, mais il s’est présenté comme candidat indépendant. Néanmoins, pour les contestataires, pour le Hirak, qui rejettent cette élection, il est, comme les quatre autres candidats qui briguaient le fauteuil présidentiel, un enfant du système.

Il a recueilli 4 945 116 voix sur 24 millions d’électeurs et 58,15% des suffrages. Il devance Abdelkader Bengrina qui totalise 17% des votes, Alis Benflis 10,55%, Azzedine Mihoubi 7,26% et Abdelaziz Belaïd 6,66%. On notera également le nombre de bulletins nuls (l’Algérie ne comptabilise pas les bulletins blancs) : environ 1,2 million. Plus qu’en 2014…

Source: RFI