En Guinée, la compilation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle se poursuit. La Céni a bien rappelé qu’elle était la seule habilitée à proclamer les résultats et mis en garde les candidats, mais malgré cela, des heurts ont éclaté dans la capitale guinéenne après que Cellou Dalein Diallo a revendiqué cet après-midi la victoire.

 

Du QG du parti dans le quartier de la Minière en proche banlieue de Conakry jusqu’au domicile de Cellou Dalein Diallo, les  détonations et les nuages de gaz lacrymogène ont très rapidement couvert les cris de joie  et enfumé le cortèges des motos.

Dans les quartiers favorables à l’opposition, les partisans de l’UFDG sont sortis en grand nombre dans les rues. Les gendarmes sont déployés aux principaux carrefours et la situation est tendue par endroits de la fumée s’élève dans le ciel à proximité du rond point Hamdallaye.

Quelques instant plus tôt, le président de l’UFDG, l’opposant Cellou Dalein Diallo annonçait  que son propre décompte le donnait vainqueur à l’élection présidentielle.

Des scènes de liesses ont été signalées en Moyenne Guinée ainsi qu’à Boké tandis que des affrontements entre militants ont éclaté dans le sud du pays à Nzérékoré et Macenta. La situation serait restée calme en revanche à Kankan.

 

Dès lors que les résultats sont affichés, ils sont publiques rétorque l’UFDG. Son responsable de la communication Ousmane Gaoual Diallo affirme que les représentants du parti ont fait remonter les résultats de tous les bureaux de vote.

 

La Céni « regrette » les déclarations de Diallo

Les condamnations pleuvent. L’UFDG se met « en dehors de la démocratie », juge la Céni. Aucun résultat officiel n’a pourtant été proclamé pour l’instant. La Céni dit « regretter » les déclarations de l’opposant et poursuivre la centralisation les résultats, selon son porte-parole Mamadi 3 Kaba. Elle publiera les résultats provisoires dans les 72 heures suivant la réception du dernier procès-verbal.

La Céni reste la seule institution à proclamer des resultats provisoires.

« Regrets » également du côté du parti au pouvoir dont le chef du groupe parlementaire Aly Kaba dénonce un « acte de provocation ». « Nous avons des institutions républicaines qui sauront réagir » a-t-il déclaré. Le gouvernement dénonce « un acte irresponsable »  et anti-républicain. Et menace « d’engager des poursuites judiciaires » contre Cellou Dalein Diallo. Dans une déclaration lue par Naby Youssouf Kiridi Bangoura, le ministre d’État, secrétaire général de la présidence, le RPG, parti au pouvoir appelle ses militants au calme.

Enfin, la Cédéao, l’Union africaine et les Nations unies jugent l’annonce « regrettable », n’étant « pas de nature à préserver le calme qui a globalement prévalu » au cours du vote.

Une conférence de presse conjointe est prévue à la mi-journée.

Source: Rfi.fr