Des manipulations dans les résultats du premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar, c’est ce qu’a dénoncé lundi l’ancien président de la Transition et candidat Andry Rajoelina, arrivé pourtant en tête du scrutin du 7 novembre. Il a obtenu 39,19% des voix selon les résultats provisoires publiés samedi par la Céni. Il est le troisième ancien chef d’Etat après Hery Rajoanarimampianina et Marc Ravalomanana à mettre en doute les résultats de la Céni. Devant quelques centaines de partisans réunis à son quartier général, Andry Rajoelina a expliqué pendant une trentaine de minutes pourquoi son score aurait dû être plus élevé.

Le candidat numéro 13 remet en cause le logiciel utilisé par la Commission électorale nationale indépendante pour comptabiliser les votes : « Ce logiciel est truqué. On a fait en sorte que je ne monte pas à plus de 40%. Ils ont gonflé le nombre d’électeurs et réduit le nombre de votes du candidat numéro 13 en redistribuant ses voix aux autres candidats. Il n’y a qu’une seule chose sur laquelle nous sommes d’accord. C’est que le numéro 13 est en tête et il a distancé Marc Ravalomanana. Voilà ce qu’on accepte. Nous sommes les premiers, mais pas avec ces chiffres-là. » Si l’ancien président de la Transition se garde de donner le nombre précis de bureaux de vote où ces failles ont été constatées, il indique qu’il dispose de toutes les preuves nécessaires pour prouver ces truquages : « Il ne faut pas jouer avec le choix du peuple malgache. Il attend et espère une élection propre et transparente. Ce n’est pas le déroulement du scrutin le problème, mais c’est le traitement des résultats qui pose question. On demande qu’il y ait un audit le plus vite possible du logiciel que la Céni utilise. Nous avons saisi la Haute Cour constitutionnelle. J’ai foi en sa sagesse et j’accepterai sa décision. » Quelques heures plus tard, la Céni a souhaité répondre à ces accusations. Elle a indiqué dans un communiqué que le logiciel utilisé a « déjà fait l’objet d’un audit » et qu’ « aucune anomalie n’avait été constatée ». Elle précise que c’est maintenant à la Haute Cour constitutionnelle de se pencher sur les différents contentieux. La Haute Cour constitutionnelle doit encore proclamer les résultats définitifs de ce premier tour. Elle a jusqu’au 26 novembre pour le faire. Si elle confirme les résultats de la Céni, Andry Rajoelina affrontera l’ancien président Marc Ravalomanana au 2e tour le 19 décembre.

RFI