Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a invité ce samedi  les touristes à la plus grande prudence au sud du Sahel, après l’enlèvement de deux Français au Bénin, en soulignant que les jihadistes étaient de plus en plus mobiles dans cette région.

La libération des deux touristes français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, qui avaient été enlevés le 1er mai dans le nord du Bénin puis emmenés au Burkina Faso voisin alors qu’ils étaient sur le point d’être transférés au Mali, s’est soldée par la mort de deux soldats des forces spéciales françaises dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord du Burkina.

“Il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s’informent auparavant de ce qu’on appelle les “conseils aux voyageurs mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d’Orsay et qui indiquent les zones sûres, celles à petit risque et celles à gros risque”, a souligné Jean-Yves Le Drian, un conseil qu’il a renouvelé lors de l’arrivée des ex-otages à Villacoublay. “La zone où étaient nos deux compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c’est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs si on y va”, a-t-il ajouté.

Quelles sont ces zones rouges ?

Sur son site internet, le Ministère des Affaires Etrangères tient en effet la rubrique “Conseils au voyageurs” et décline, continent par continent, des instructions sur certains secteurs à risques. Les voyageurs français sont aussi invités à s’inscrire en ligne au dispositif “Ariane” pour recevoir des alertes sur les consignes de sécurité dans les pays à risques mais aussi associer un tiers à prévenir le cas échéant.

Mise à jour la 10 mai, l’interface déconseille formellement aux voyageurs de se déplacer dans les pays au sud du Sahel, que ce soit dans l’extrême-nord du Bénin, frontalier du Burkina et du Niger, “compte tenu de la présence de groupes armés terroristes et du risque d’enlèvement”. Les attaques jihadistes, concentrées initialement dans le nord du Mali, se sont étendues vers le centre du pays puis vers le Burkina Faso et menacent désormais les pays côtiers du Golfe de Guinée, jusque-là épargnés.

Des zones rouges sont aussi signalées en Afrique du Nord avec le Sud et l’Est de l’Algérie, l’intégralité de la Libye, ou encore l’Ouest de l’Egypte. Dans la Péninsule Arabique, la Syrie évidemment, une large majorité de l’Irak, mais aussi le Yemen sont concernés.

En Europe, seul l’Est de l’Ukraine et la Crimée sont en rouge mais la plus grande prudence est recommandée dans l’ensemble du pays.

Le Pakistan et des zones en Birmanie, Bangladesh ou encore Philippines s’affichent également en rouge que ce soit pour des risques liés au terrorisme ou aux conflits armés.

En Amérique Centrale et du Sud, des secteurs plus localisés au Mexique, en Colombie ou encore au Pérou sont catalogués comme dangereux.

Source: laminute