Angela Merkel et Emmanuel Macron ont appelé dimanche, au sommet du G7 à Biarritz, à “élargir” à d’autres pays et à “renforcer” financièrement la coalition internationale aidant les pays du Sahel à lutter contre les groupes jihadistes.

A l’issue d’une réunion du G7 consacrée à l’Afrique, la chancelière allemande et le président français ont exprimé la nécessité de “changer d’échelle et de méthode”, selon M. Macron, car “la situation ne cesse de se détériorer” dans la région sahélienne, selon Mme Merkel.

Pour cela, ils ont annoncé la création d’un nouveau partenariat, dont les modalités seront fixées lors d’une conférence franco-allemande d’ici la fin de l’année, a précisé la chancelière. “L’Allemagne se sent très engagée”, a-t-elle précisé.

Mais, selon elle, l’initiative n’entraînera pas une augmentation du nombre de militaires allemands déployés dans la zone, actuellement de quelque centaines dans des missions de formation et d’appui à la force de l’ONU au Mali, la Minusma. La France mobilise quant à elle 4.500 soldats au Sahel pour son opération antijihadiste Barkhane.

Présent à leurs côtés, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, qui préside actuellement le G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso), une force militaire multinationale pour lutter contre les multiples groupes jihadistes, a insisté sur la nécessité d’”un appui massif en terme de développement”.

Pays très pauvre, le Burkina Faso s’enfonce depuis quatre ans dans une spirale de violences, attribuées à une douzaine de groupes jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe Etat islamique, dont les attaques ont fait plus de 500 morts, selon un décompte de l’AFP.

“L’annonce d’un nouveau partenariat avec le Sahel ne semble nouveau qu’en apparence”, a réagi Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam, en regrettant que la France et l’Allemagne n’aient “pris aucun engagement nouveau pour lutter contre la pauvreté et les inégalités dans la région, ni même de mobiliser leurs partenaires du G7 alors qu’il y a urgence”. “Seulement 1% de l’aide publique au développement des pays du G7 va au Sahel”, selon l’ONG.

AFP