Le ministre des Finances et du Budget, Allali Mahamat Abakar, a détaillé ce mercredi 29 mai plusieurs mesures destinées à renforcer la croissance. Il s’est exprimé au cours de la conférence sur la présentation -par le représentant résident du FMI- de l’édition 2019 des perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne.

Parmi les actions en cours, le Gouvernement prévoit le règlement “dans les tous prochains jours” des 30 milliards Francs CFA du stock des arriérés enregistrés au trésor, l’apport de liquidité dans les banques à travers l’amélioration du taux de remboursement des obligations et des bons publics ainsi que la mise en place de la commission nationale de recouvrement des banques.

“Ces mesures devront renforcer davantage la croissance à court et moyen terme”, souligne le ministre Allali Mahamat Abakar qui estime que les réformes envisagées sont “réalistes”.

A cela s’ajoute la finalisation de l’étude de la dette intérieure assortie d’une stratégie d’apurement et sa mise en oeuvre, ainsi que l’audit et la restructuration des banques en difficultés. De quoi “faire revenir la sérénité pour une croissance plus forte et soutenue à long terme”, espère le ministre des Finances et du Budget.

De même, le département des Finances et du Budget garde un oeil sur “l’indispensable” mobilisation des recettes domestiques, la modernisation de ses services et l’amélioration de la qualité de la dépense publique.

Une approche circonstanciée

D’après le ministre, “les finances publiques du Tchad ne doivent pas être auscultées suivant les critères standards communément appliqués aux pays sans contraintes particulières”. Il a invité les partenaires à “réserver une approche circonstanciée, tenant compte de tous les chocs que nous subissons, les chocs des matières premières dont les effets ne se sont pas encore estompés, les chocs climatiques, sécuritaires et humanitaires.”

Plusieurs facteurs liés à la faible croissance

L’édition 2019 des perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne révèle que certains pays dépourvus de ressources naturelles devraient bénéficier d’une croissance d’au moins 5% ainsi que d’une hausse du revenu par habitant plus rapide que la moyenne mondiale à moyen terme, tandis que d’autres pays riches en ressources naturelles comme le Tchad, accuseraient d’une croissance plus faible.

D’après le ministre des Finances et du Budget, “ce paradoxe s’explique par, entre autres, la baisse de la demande mondiale de matières premières consécutive à la contraction des économies chinoise et de la zone euro, le dérèglement climatique et son impact sur le secteur agropastoral de l’Afrique subsaharienne, le poids de la dette publique, la fragilité du système de financement de l’économie, l’insuffisance des infrastructures de base, et les défis sécuritaires”.

Alwihda Info