VISITE. C’est un signal fort envoyé par le président tunisien sur la coopération intramaghrébine que de rencontrer en premier son homologue algérien.

Pour sa première visite officielle, Kaïs Saïed a choisi l’Algérie, une « grande sœur ». Le président tunisien – qui n’a effectué aucun autre déplacement depuis son investiture le 23 octobre si ce n’est une visite à Oman pour les funérailles du sultan Qabous – doit n’y passer qu’une seule journée en Algérie, a indiqué la présidence à l’AFP. Avec ce déplacement à Alger, Kaïs Saïed honore une promesse faite avant son élection. Déjà invité avant son accession au pouvoir, il avait laissé le Premier ministre sortant Youssef Chahed le représenter auprès des autorités algériennes. Cette fois, il rencontrera bien son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, élu lors d’un scrutin contesté, tandis que se poursuit depuis près d’un an un mouvement populaire contre le régime.

Au menu de cette rencontre figurera très certainement la crise en Libye, une semaine après une réunion des chefs d’État africains sur le sujet à Alger. Les ministres des Affaires étrangères de la région y avaient rejeté toute ingérence étrangère dans le conflit, qui a de profondes répercussions en Tunisie comme en Algérie. Les autorités des deux pays sont d’ailleurs liées par une coopération dans la lutte antiterroriste, essentielle pour venir à bout des groupes armés opérant dans les régions montagneuses frontalières, où les attaques et opérations sont récurrentes.

Booster les échanges

Également au programme des discussions, les échanges commerciaux entre les deux pays. Cette rencontre « a pour objectif de développer la coopération entre la Tunisie et l’Algérie dans plusieurs domaines vitaux. Il s’agit notamment de l’énergie, du commerce, de l’investissement, du transport et du tourisme », affirme un communiqué de la présidence tunisienne. Si la Tunisie dépend en outre de l’Algérie pour sa consommation de gaz naturel, le pays exporte des huiles végétales, des machines, du fer et de l’acier vers Alger.

Des exportations indispensables à l’économie tunisienne, qui a beaucoup souffert de la perte du marché libyen. Au cours du premier semestre 2017, l’Algérie a exporté près de 290 millions USD vers son voisin tunisien, selon les dernières données compilées par l’Institut national de la statistique tunisien. De son côté, la Tunisie a exporté 184 millions USD vers Alger, hissant l’Algérie à la cinquième place des pays importateurs de produits tunisiens.

Par  (avec AFP)