Mme Coulibaly Abiba Sabine épouse Courteille, 33 ans, est au bord de la dépression actuellement. Cette Ivoirienne vivant en France depuis plus de 22 ans, risque de perdre son investissement à Abidjan, de près de 90 000 euros, soit un peu plus de 50 millions de FCFA, à cause d’une voisine qui serait une nièce du président Alassane Ouattara.

90 000 euros tombés à l’eau: Mme Coulibaly Abiba Sabine épouse Courteille appelle à l’aide et implore le président Ouattara

Dès sa prise du pouvoir en 2011, le président de la République, Alassane Ouattara, a appelé la diaspora ivoirienne à “rentrer massivement au pays”, pour participer au développement de la Côte d’Ivoire dont il voulait faire un “pays émergent” à “l’orée de 2020”. Cet appel du chef de l’Etat a été bel et bien entendu par nombre d’Ivoiriens qui sont délibérément venus se mettre au service de la Côte d’Ivoire. Au nombre de ces Ivoiriens de retour au pays, se trouve Mme Coulibaly Abiba Sabine épouse Courteille, rentrée de France en 2021, avec le projet d’ouvrir un Lounge à Abidjan, c’est-à-dire un espace réservé à une certaine catégorie de personnes, une clientèle de choix.

Après quelques appréhensions de sa famille qu’elle finit par convaincre sur l’intérêt de rentrer au pays pour investir, cette Ivoirienne réussit à mobiliser 90 mille euros dont 20 000 empruntés à son père, 10 000 à sa grand-mère et 60 000 empruntés à des banques françaises par son époux et elle. Après plusieurs prospections infructueuses sur le terrain en zone 4 et à Biétry dans la commune de Marcory, c’est finalement à Cocody Deux plateaux près de la Polyclinique des 2 Plateaux, qu’elle trouve une villa dans le but d’ouvrir son Lounge. Avant la signature de son contrat de location, Mme Courteille dit avoir fait le tour de quelques riverains qui n’ont manifesté aucune opposition contre son projet dans le quartier. Mais problème!

Sa voisine directe qu’elle essaie, à plusieurs reprises de rencontrer, mais qui est indisponible, serait la première responsable d’une structure de l’Etat et nièce du président de la République, Alassane Ouattara. N’arrivant pas à la voir afin de lui expliquer son projet, elle signe néanmoins son contrat de bail professionnel avec le bailleur, et dès lors confie son dossier de création d’entreprise au CEPICI (le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire), et commence ses travaux.

L’Arrêté municipal qui a scellé le sort de Dame Coulibaly Abiba Sabine

« Fin Juin 2021, je retourne en France, rejoindre ma petite famille, je reste deux mois là-bas et je rentre en Côte d’Ivoire précisément le 26 Août 2021. Je cherche de nouveau à rencontrer ma voisine que je ne connaissais pas auparavant. Deux semaines plus tard, je réussi enfin à la voir dans son véhicule, je lui fais part de mon projet, et elle me fait part de ses inquiétudes qui sont liées à la sécurité, et au problème de stationnement. J’essaye de la rassurer en lui disant que mes clients ne se gareront pas dans la cité, mais à l’extérieur. Elle me dit qu’à ma place, elle ne ferait pas un restaurant à l’entrée d’une Cité car l’endroit est assez discret et caché pour attirer la clientèle. Je lui ai répondu qu’effectivement je ne cherchais pas un endroit à la vue de tout le monde, que mon concept se voulait discret et caché. Sur ce, nous nous sommes dit au revoir sans aucune animosité », raconte Dame Coulibaly Abiba Sabine.

Sauf que deux semaines plus tard, un agent de la mairie de Cocody se présente sur le site et lui demande l’arrêt immédiat des travaux. Le 8 octobre 2021, elle est à nouveau convoquée en urgence dans le bureau du maire de Cocody, Jean-Marc Yacé qui lui fait savoir, dans la foulée, que certains riverains se plaignent de son activité et que ces derniers s’inquiétaient pour leur sécurité dans le quartier. «Il (le Maire) me demande ainsi comment je compte faire garer mes clients dans la cité ? Donc je lui ai répondu que mes clients se gareraient à l’extérieur, et que je ne pense pas que ce soient les riverains qui se plaignent, mais plutôt Madame … car c’était la seule personne que j’avais rencontrée et qui m’avait fait part de ses inquiétudes», témoigne-t-elle.

N’empêche! Le Maire lui demande l’arrêt de ses travaux en vue de trouver une mesure palliative. Ce qui n’arrivera jamais jusqu’à la prise de l’Arrêté municipal N° 108/CC/SG/DSA/SDAJ/2021 portant fermeture du restaurant-bar Lounge. Malgré ses tentatives de trouver une solution à l’amiable, les portes du maire Yacé lui resteront fermées. Désarçonnée, Mme Courteille se retourne à nouveau vers sa fameuse voisine.

Dans un courrier à elle adressé le mercredi 03 novembre 2021, Dame Coulibaly Abiba Sabine tente de la rassurer que ses clients ne se gareront pas dans la cité et qu’elle engagerait 2 agents de sécurité pour son lounge, avec des consignes bien strictes. Elle promettait même l’ouverture d’un portillon sur la route afin que ses clients ne rentrent pas directement dans la cité, de sorte que tout se passe de l’autre côté de la route. « Je lui ai adressé un courrier le mercredi 03 novembre 2021 et je l’ai interpellée dans son véhicule ce même jour, elle m’a dit qu’elle n’est pas à l’origine de mes problèmes, que c’est au maire de décider; qu’elle s’est plainte en tant que riveraine et que malheureusement, elle ne peut rien faire pour moi », rapporte Mme Courteille dans un autre courrier adressé au Président Ouattara.

“Si vous demandez l’arrêt de mon projet, vous risquez de détruire toute une famille”

Son restaurant lounge définitivement fermé suite à un arrêté municipal malgré l’absence de preuves de nuisance invoquée, elle est également interdite d’y mettre les pieds. «Monsieur le Président, mes droits sont bafoués, je sais que j’ai perdu d’avance face à toutes les autorités de ce pays, car toutes les personnes que j’approche, ont peur d’intervenir car c’est la nièce du président. Monsieur le Président, intervenez pour moi, vous êtes mon dernier espoir, j’ai peur pour ma sécurité dans mon pays, j’ai peur pour ma vie. J’ai peur d’aller en justice car j’ai face à moi, une adversaire beaucoup plus coriace (…) Comment voulez-vous créer des emplois si nous les jeunes, nous sommes bloqués dans nos élans par les autorités qui doivent nous aider ? Comment encourager, motiver la jeunesse ivoirienne vivant à l’étranger à venir investir dans leur pays si ceux-mêmes qui doivent, nous aider nous rendent la tâche difficile ? », s’interroge la mère de famille.

Face au refus de la mairie de Cocody de lui trouver une solution alternative et au refus de toute négociation par cette voisine nièce du président de la République, Dame Coulibaly Abiba Sabine appelle à l’aide. « J’ai déjà investi plus de 50 millions de francs CFA. J’ai déjà tout acheté; j’ai réalisé les travaux dans la villa. L’ouverture devrait se faire en novembre. Madame, je vous en prie, regardez l’investissement et l’énergie que j’ai mis dans la réalisation de ce projet. Les travaux chez le bailleur, c’est moi qui ai tout payés. Je suis perdante dans cette histoire. Le bailleur a sa maison refaite, vous vous avez votre sécurité; et moi ? Qui me remboursera mes 5O millions ? Qui ? », se lamente-t-elle.

Puis de supplier: « Je vous demande de ne pas arrêter mon projet. Nous sommes déjà surendettés. J’ai des crédits sur le dos. Si vous demandez l’arrêt de mon projet, vous risquez de détruire toute une famille en France. Mon mari et moi, nous risquons de perdre notre maison en France. Les personnes qui se sont endettées pour moi, risquent de perdre leurs voitures ou autres pour rembourser le prêt. Nous ne sommes pas des personnes riches, je suis juste une battante qui, dans sa confiance, a entrainé plusieurs personnes dans la réalisation de son rêve. Croyez-moi, faites-moi confiance, je ferai tout pour que notre cohabitation se passe bien. Il n’y aura pas de bruit car mon lounge se veut classe et sélecte », insiste-t-elle.

 

Source: ww.afrique-sur7.ci