Même si l’institution financière internationale continuait à évaluer régulièrement la situation du pays de la Corne de l’Afrique, les relations étaient tendues avec les anciens tenants du pouvoir. Aujoud’hui, les équipes techniques du FMI proposent 2,9 milliards de dollars d’aides diverses.

Avec l’arrivée d’Abiy Ahmed en avril 2018 à la tête de la coalition, le Fonds monétaire international semble avoir regagné ses lettres de noblesse. Pour preuve : l’accord annoncé mercredi soir. Il doit encore être validé par le comité directeur mais les équipes techniques du FMI proposent 2,9 milliards de dollars d’aides diverses. Addis-Abeba y voit une validation de son programme de réformes présenté en septembre dernier.

Le projet gouvernemental est clairement libéral. Voilà qui plaît à la Banque mondiale et au FMI. Si le comité directeur de ce dernier valide le plan à 2,9 milliards de dollars, les deux institutions apporteront à elles deux 60% du coût du plan réformateur. Il est estimé à 9-10 milliards.

Les priorités du FMI et des décideurs éthiopiens semblent converger : abandon d’ici trois ans du taux de change fixe, libéralisation du secteur financier, privatisations. Cela ressemble aux prescriptions des années 1990. À cette époque le Premier ministre éthiopien, Meles Zénawi, avait refusé. Le FMI avait brièvement suspendu toute aide. Depuis les relations demeuraient froides. Mais après cinq années d’absence, un représentant pays a pris ses fonctions en mars dernier.

Abiy Ahmed est-il convaincu de la nécessité de ce tournant libéral ? Ou bien le jeune dirigeant est-il contraint par la situation économique du pays ? L’Éthiopie a souvent su jouer des intérêts et des envies des institutions et puissances étrangères… pour mieux avancer ses propres pions.

RFI