Des adolescents qui se livrent à des violences sexuelles sur une mineure, filment la scène et la postent sur les réseaux sociaux, insensibles à la souffrance de leur victime. De Bamako à Ouagadougou, la jeunesse africaine donne le triste spectacle  d’une société en perdition. A qui la faute ?

Lorsqu’il y a encore quelques semaines de cela le Mali tout entier s’émouvait du viol collectif d’une adolescente d’une quinzaine d’années par certains de ses camarades, qui avaient eu la mauvaise et ignoble inspiration de filmer puis de mettre en ligne leur sale besogne, les maliens dans leur ensemble n’avaient pas eu de mots assez forts pour condamner  et dire toute leur indignation. Ces enfants ont définitivement jeté l’honneur du Mali par terre entendait-on dire.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le mauvais exemple est rapidement passé de l’autre côté de la frontière,  cette fois en territoire burkinabè. Toujours avec la même bassesse d’esprit. Toujours avec cette incroyable immaturité qui confine à l’absence d’humanité.

A Ouagadougou comme à Bamako, les condamnations et les demandes répétées de sanctions pleuvent. Les opinions publiques s’indignent en chœur et crient leur désarroi. La gent féminine elle, reste sans voix.

Pour l’exemple et pour l’honneur

Oui, il faut sanctionner ! Car la faute commisse ici est gravissime. Elle souille et déshonore notre vivre-ensemble. Mais au-delà de la sanction, quelle responsabilité pour la société elle-même ou quelle responsabilité pense-t-elle avoir dans cette dérive morale et sociale ? C’est la question qu’il faut sans doute se poser, si l’on veut réellement trouver les vraies réponses aux interrogations qui entourent cette actualité particulièrement nauséabonde.

La crise de la cellule familiale au Burkina Faso et une réalité qui se croise toujours les jours dans nos écoles, à chaque coin de rue. L’exemplarité et l’honnêteté sont devenues des denrées rares,  des exceptions qui confirment la règle de la courte-échelle dans la gestion des affaires de la cité.

Ceux et celles qui sont censés apporter aux plus jeunes le sens de la retenue ont depuis longtemps démissionné de leurs missions. Pour un oui ou pour un non, l’on est prêt à faire le grand écart pour satisfaire sa soif de  pouvoir personnel. Peu importe la manière.

Jules Simon

infowakat.net