Issa Fakaba Sissoko est décédé jeudi dernier. Il a été conduit à sa dernière demeure ce vendredi après la prière. Reconnu comme un journaliste rigoureux et très courageux, Issa fut ces débuts dans la presse écrite à l’hebdomadaire « Le Malien », avant de rejoindre le quotidien « l’indicateur du Renouveau.» Il a été aussi journaliste à l’hebdomadaire « Journal Du Mali ». De la presse écrite à la radio, Issa franchit allègrement le pas avec l’arrivée au Mali, en 2012, de Studio Tamani où il était, jusqu’à son décès, Rédacteur en chef. Des témoignages émus de ses confrères ont accueilli l’annonce de sa mort.

« Comme les montagnes, Issa Fakaba est resté à la même place, celle d’un journaliste assoiffé de bouleversement vis-à-vis de l’ordre sociopolitique et économique, mais surtout de la presse dont il n’a jamais cessé d’appeler à nettoyer les écuries d’Augias. Et Issa Fakaba est resté aussi solide et respecté de L’indicateur du Renouveau à Journal du Mali et à Studio Tamani », écrit Bokar Sangaré, journaliste indépendant et chercheur. Sekou Gadjigo, journaliste et proche collaborateur de Issa Fakaba Sissoko témoigne de son exemplarité : « Confrère et doyen, tu les as été de par tes conseils, tes recadrages dont tu avais seul le secret. Professionnel jusqu’au bout des ongles avec en bandoulière l’éthique et la déontologie, tu ne transigeais pas sur le respect des valeurs qui incarnent le journalisme. Tu étais une référence pour beaucoup de jeunes journalistes et élèves dans les écoles de journalisme. Ton décès est donc une perte incommensurable. Dors en paix délégué! Tu n’as pas vécu inutile. » Pour Salif Guindo, journaliste et universitaire, la vie d’Issa rimait avec la défense des intérêts de ses confrères : « il tenait à ce que la convention collective soit appliquée pour que chaque journaliste qui exerce le métier soit protégé. Il s’était même attiré la colère de beaucoup de patrons de presse qui voyaient en lui un rebelle qui allait les brouiller avec leurs personnels qu’ils exploitaient à l’envi. Issa était véridique et protecteur. Il ne mâchait pas ses mots. Les combines de la presse ne prospéraient pas chez lui et il naviguait à contre-courant des confrères quand il s’agit par exemple, par confraternité, de soutenir un confrère qui était dans le tort face à la justice…»

Dors éternellement en paix grand combattant de la liberté de la presse et tu resteras à jamais gravé dans nos mémoires.

M K. Diakité

Source: Journal le Républicain-Mali