Dans un rapport dit secret, attribué à des experts de l’ONU qu’il aurait consulté, la VOA Afrique révèle que les généraux Moussa Diawara et Kéba Sangaré seraient des « obstacles » à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix d’Alger et que par conséquent, ils pourraient être ajoutés à la liste des personnalités sanctionnées par le comité des sanctions. L’intox aurait fait sourire si elle ne venait pas de la très respectable VOA, une institution parmi les institutions des médias.


Hélas ! Que d’inepties pour torpiller les efforts du Mali chaque fois que le train se remet sur les rails. Il y a dans ces rapports à n’en finir plus les germes de la violence que de faits réels concourant à la paix. On est habitué à ce jeu mais il ne doit pas prospérer.
Les pseudos experts qui auraient rédigé le supposé rapport l’ont-ils fait sur la base d’enquête de terrain et de connaissances solides ou se sont-ils comme à leurs habitudes, vautrés dans leurs bureaux pour produire un document comme dit-on, googlisé ?

Tout porte à croire que c’est cette deuxième option qu’ils ont faite au regard même de la couleur rouge qu’ils ont mis sur la zone concernée par les faits du rapport. Car nul ne peut comprendre que de pseudos experts puissent se rendre au Centre ou au Nord et mener de sérieuses enquêtes quand on sait que ce sont des zones rougies par eux-mêmes. A moins que ce « rouge » ne soit que pour accabler un pays qui se bat sur tous les fronts.

Si cette manière de faire (un rapport dans un bureau), devrait suffire à ramener la paix dans le monde, on n’en serait pas à cette multiplication des tensions un peu partout sur la planète.
Qui a véritablement compromis l’Accord d’Alger ? Est-ce le Mali qui a tout concédé y compris sur des points souvent révélant de la souveraineté ? Ou ceux qui empêchent au Mali d’administrer son territoire et d’apporter partout les services sociaux de base aux populations ?
Les terroristes qui continuent d’être arrêtés par le fait du Général Diawara et de ses hommes et mis hors d’état de nuire sont nombreux, de cela on n’en parle pas. Parce qu’on ne veut pas tresser une couronne sur la tête de ce héros discret, de ce patriote que l’histoire se chargera d’honorer. Lui-même n’a pas besoin de tintamarre de panégyrique car croit-il faire son travail en toute loyauté.
La crise politique qui occupe tout le monde est-elle à ignorer dans les difficultés de mise en œuvre de l’Accord ? Que ne continue-t-il pas à faire pour trouver une issue rapide à cette énième crise ? Vouloir trouver un motif de mauvaise foi entre la fin de l’entrainement des bataillons mixtes pour l’Armée reconstituée et la prise de décision de leur redéploiement est un mauvais procès qui feint d’ignorer les nécessaires préparatifs d’une telle opération dans ce contexte particulier du Mali.
Les “erreurs de planification” et les “tactiques dilatoires du gouvernement” dans l’application de l’accord de paix, sont des commentaires qui n’engagent que leurs auteurs car ne se fondant sur rien de probant.
Ils tentent d’attiser la braise au centre encore plus d’un an après les faits d’Ogossagou en insinuant une quelconque responsabilité par omission d’actions du général Kéba Sangaré. C’est facile de le dire quand on est dans son bureau et payé à des dizaines de milliers de dollars pour concocter des mensonges. Sur Ogossagou et les autres tueries au Centre, le Mali n’a rien caché, les sanctions ont été prises à tous les niveaux. Le procureur Boubacar Sidiki Samaké, chargé du terrorisme a carte blanche pour mener ses investigations et il continue à faire son boulot avec sérénité.

En faisant croire que les services de renseignement ont joué à la division au sein de la CMA et de la Plateforme, on perd de vue l’extrême intelligence des acteurs de ces groupes et pis, on insulte même leur intelligence. Quel intérêt le général Moussa Diawara a dans la division des partenaires de l’Accord ? Au contraire une telle division rendrait la tâche facile aux ennemis de la paix. Pour peu qu’on soit raisonnable, on doit comprendre que le général Diawara a tout intérêt à la stabilité du pays pour lequel il a tant consacré durant toute sa carrière militaire qui se poursuit.
Vous pourrez continuer à calomnier l’homme et à lui souhaiter le pire mais peut lui en chaud pourvu que sa conscience ne lui reproche rien sur le plan de la loyauté et de l’éthique militaire.
Une chose est sûre cette fois -ci les experts se trompent sur la règle. Et leur rapport ne sert ni le Mali ni leur objectif ultime qui est sensé être la paix.
Sibiri Samaké.

Source:  Le Coq