Par des publications sur Facebook les maliens et maliennes ont appris la mort d’un des plus grands fils de notre pays Yombo Ouologuem Le samedi 14 Octobre 2017 à Sévaré. Les commentaires de deuil, de sympathie et d’amour ont embelli la toile. Même ceux qui ignoraient son existence ont eu leur mot à dire. À ses obsèques, une nouvelle fois, la République lui a tourné le dos.

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    Recouvert d’une couverture rouge (brifini, en Bambara, NDLR), voici la dernière image qui restera du baobab Yambo. Une deuxième mort, une troisième humiliation de trop. Ouologuem, cet écrivain malien dont le nom à fait le tour de l’humanité. Le livre a remporté pour la première fois dans l’histoire, le prix Renaudot en tant qu’africain. Son livre traduit en 7 langues et chaque fois qu’il l’étudie dans les Quatre coins du monde, on n’a pas le choix de mentionner: Né au Mali à Bandiagara en 1940.

Qui de mieux que Yambo a porté loin et haut le nom de notre nation. Cela sans avoir fait le tour du monde en avion ou dilapider des millions du contribuable malien. Docteur en sociologie, la République l’a laissé mourir dans un isolément effroyable.

    Lorsque les larbins qui l’ont traduit en justice pour plagiat lui ont volé son œuvre. (Yombo a défendu qu’il a mis les passages entre griffes dans son manuscrit, ndlr) et qu’il a regagné la patrie. Cette dernière lui a tourné le dos. Le devoir de violence l’a poussé à faire violence sur soi-même et flotter dans le monde vrai, le monde intelligible. A ses obsèques, le régime d’Elhadj Ibrahim Boubacar Keita a montré une fois de plus son mépris de la justice et des valeurs républicaines qui sont les ciments de notre nation.

  À la place du vert, jaune, rouge, Yombo n’a eu droit qu’à une veille couverture. Pas d’hommage, pas de discours, ni trompette, absolument rien. Pourtant dans ce même pays,  des fils et parents de religieux, d’hommes politiques, de leaders d’opinions et grands pourvoyeurs d’électeurs ont eu droit aux hommages de la nation, au déplacement du chef de l’État et pour tout agrémenter  les larmes de ce dernier.

  Aucune nation forte ne se bâtira sur l’injustice, le mépris de ses dignes fils et filles, le Mali ne fait pas exception. Malgré l’opinion ou le parcours des penseurs, les nations fortes ont toujours fait d’eux des héros, diffuser et promouvoir leurs œuvres. Quoi de plus grande que la pensée pour changer l’Homme en bien ?

Ibrahim ADIAWIAKOYE

Source: figaromali