Les rumeurs vont bon train et les spécialistes et autres experts se perdent en conjectures : l’embargo injuste et illégal infligé à Dougouba par les Chefs d’Etat de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lors du Sommet du 09 janvier 2022 devra s’inscrire en mauvais souvenir dans les jours à venir. La « bonne » nouvelle est sur toutes les lèvres ces derniers jours et semble se concrétiser de plus en plus au regard du ballet diplomatique qui anime depuis les salons feutrés de Dougouba.

Visite éclair par-ci, audience accordée ou tournée régionale par-là, les autorités de la transition sont au four et au moulin et entendent tout mettre en œuvre pour rendre à Dougouba la place qui est la sienne au sein de la communauté internationale. Inutile de revenir sur ce que l’on sait déjà, mais il serait injuste et inconscient de passer sous silence la situation difficile que l’on traverse depuis la mise sous embargo de notre pays. Certes, la crise économique et sociale que l’on vit actuellement n’est pas la tasse du thé du seul Dougouba. Elle est mondiale, pour ne pas dire planétaire.

Seulement voilà, à Dougouba ce ressenti est doublement vécu. La vie chère ici relève de plusieurs facteurs tant endogènes qu’exogènes. Crise institutionnelle engendrée par les coups d’Etat d’août 2020 et mai 2021, avec son corollaire de sanctions économiques et diplomatiques infligées par la communauté internationale avec à sa tête la CEDEAO, l’insécurité récurrente due aux nombreuses attaques des villages et positions FAMa par les groupes terroristes et enfin la crise internationale découlée de la situation rocambolesque entre l’Occident et la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine par cette dernière, sont autant de soubresauts qui mettent en mal le bon-vivre à Dougouba.

Les chantiers du BTP sont à l’arrêt à cause de la flambée du prix du ciment et des matériaux de construction. Les commerçants tournent les puces au marché car la clientèle se fait rare. Les produits de première nécessité, notamment le riz, le sucre, l’huile ou le mil sont devenus des denrées rares, car inaccessibles à cause de leur prix. L’essence dicte sa loi et le marathon ou la marche fait plus en plus son entrée dans les habitudes à Dougouba. Les chefs de famille sont devenus hystériques et les paniers de la ménagère font de plus en plus place aux sachets plastiques de la ménagère. Malgré cette situation difficile, Dougouba résiste tant bien que mal et prouve aux yeux du monde entier sa réputation d’antan de GRAND PEUPLE ISSU DES GRANDS HOMMES.

Eh oui Dougouba est un grand pays avec un grand peuple. Nonobstant, cette grandeur ne nous fera pas oublier l’essentiel ou du moins le plus important qui fait également la fierté de notre pays : la tolérance et le compromis ! C’est cet esprit de sagesse qui sous-tend les démarches entreprises depuis un certain temps par la transition envers ceux qu’il conviendrait d’appeler logiquement « ses » adversaires du moment. Voir en cette attitude une sorte de faiblesse ou de résignation de notre pays serait une pure ignorance de la géopolitique et de l’esprit de compromis qui caractérise Dougouba depuis les Indépendances. La Loi fondamentale ne va-t-elle pas jusqu’à renoncer tout ou une partie du territoire au nom du vivre ensemble continental ou régional ? C’est là où se situe la grandeur de Dougouba.

La Communauté internationale, en premier lieu la Cedeao, apprécie les nouvelles méthodes et semble regarder désormais dans la même direction que les autorités de la transition. Un Sommet des chefs d’Etat de la Cedeao prévu le 04 juin prochain à Accra dans la capitale ghanéenne devra se prononcer sur la levée ou non de l’embargo sur Dougouba. Comme pour l’élection du Pape au Vatican, tous les yeux sont rivés sur le pays de Nana Akuffo Addo et l’on attend impatiemment ce jour fatidique où la fumée blanche annoncera le nouveau pape qui portera sûrement et fièrement le nom de Pape Dougouba 1er. Mais en attendant cela, fêtons ensemble la journée de l’Afrique toute entière. Très bonne fête de 25 mai à toutes et à tous.

A mercredi prochain, inch’Allah

Lassine M’Boua DIARRA

Source: Tjikan