Depuis pratiquement octobre 2021 où l’actuelle transition politique se met en place dans un contexte suffisamment pas encore décrypté, les FAMa, l’armée nationale va de succès en succès sur les rebelles, les djihadistes de tout acabit et les narco terroristes du nord et du centre du pays.

Ces exploits leur valent les honneurs de la nation même si des esprits chagrins peuvent encore penser que l’armée ne fait là que le boulot pour lequel elle est employée et payée. Tout comme d’ailleurs les médecins et les enseignants qui ne demandent autre chose que la reconnaissance de la nation.

Mais le problème maintenant au Mali est qu’il existe actuellement deux armées, les FAMa et les bataillons des boulevards et des trottoirs.

Cette 2e armée, celle de la rue, bénéficie des avantages des Ntic pour prospérer et répandre leurs idées de moyenne portée sur fond de menace sur l’adversaire. Des vidéos sont montées de toutes pièces pour montrer des images des tueries d’Aguelhoc de 2012 pour faire croire que le nord du pays est encore invivable et comme on est un peuple extrêmement crédule, cette intoxication prend à la ville comme à la campagne.

L’une des erreurs fondamentales de la IIIè République fut certainement l’autorisation pour n’importe qui de créer sa propre radio et plus tard sa TV libre où on y voit et entend du n’importe quoi au bénéfice maintenant de l’autorité transitoire.

Les commentaires et comptes rendus de la presse libre par certaines radios privées sont tellement indigestes qu’on a envie de demander au ministre de tutelle de fermer ces officines. En prime, les réseaux sociaux sont mis à contribution pour vilipender les adversaires politiques et même le mouvement démocratique pour enfoncer dans la tête du peuple que la démocratie est possible sans les partis politiques.

D’ailleurs, il y a maintenant comme une atmosphère de chasse aux sorcières à l’endroit de l’ancienne classe politique décrétée par les restaurateurs de l’ancien régime « Moussaiste ». Engels écrivait que l’histoire se répétait souvent, mais la seconde fois en bégayant.

Et revoilà le CMLN issu non des cuisses de Jupiter, mais d’un concubinage incestueux de 2è noces entre le M5-RFP et les associations civiles d’un chauvinisme idiot inconnu de Léon Troski. Mélangeant la langue bambara et un français approximatif, ces défenseurs de la Transition sans autre titre que la violence de la rue, arrivent fréquemment à occuper les boulevards de Bamako au moment des heures de prière sous l’œil amusé des forces de l’ordre.

Maîtres plus du micro que de la plume, ils surfent sur la misère du peuple, les dérives vraies ou supposées du régime démocratique et l’enrichissement illicite dont les parents de certains d’entre eux ont bénéficié et qui leur a permis d’aller faire des études supérieures privées en Amérique et en Europe, mais qui ne leur permirent pas d’avoir un emploi à la fonction publique malienne.

Toute cette rancune est mise sur le dos de la démocratie des partis politiques alors que chacun sait que des études bidon dans des universités privées occidentales ne mènent qu’au sous-emploi ou à l’utilisation dans le maquis de la kalachnikov pour les plus courageux de ces enfants perdus du graal anciennement natal.

Facoh Donki Diarra

(écrivain)

Source: Mali Tribune