Les maliens étaient sans nouvelle de leur Président depuis le samedi 21 janvier 2017. Il a fallu que les réseaux sociaux spéculent sur son état de santé pour que le 30 janvier, la Présidence fasse un communiqué laconique. Sinon durant 10 jours, il n’y a eu ni communiqué de la Présidence comme la fois dernière où il a subi une opération, encore moins un communiqué de presse signalant son absence du pays. Cette situation qui en rajoute à la confusion, a donné lieu  à toutes sortes de supputations, de spéculations et d’inquiétudes sur la santé d’IBK.

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Pourquoi attendre que les rumeurs enflent pour communiquer ? Que veut-on cacher au peuple ? La présidence en général et sa cellule de communication en particulier  n’ont pas  agi avec la promptitude du professionnel. Rien dans la vie du Président de la République ne doit être caché au peuple de qui il détient sa légitimité et au service duquel il œuvre. Le Président de la République est l’aîné sans être le plus âgé. Il est  le père de la nation par son poste, donc tout ce qui le touche, touche à la République. La preuve fut la paralysie de l’administration due à son absence prolongée du pays. Aucun autre cadre, fut-il son Secrétaire Général, ne peut jouer son rôle parce qu’il ne jouit pas des prérogatives d’un président, donc pas maitre de la décision. Tout en lui souhaitant un prompt rétablissement, prions qu’il recouvre si vite sa santé afin d’achever son mandat avec doigté son rôle à la tête du pays. Pendant que le peuple implore à l’unisson Dieu pour qu’il rende au président le secret du phénix de renaitre de ses cendres par une santé de fer pour mener à bien le bateau Mali, ce sont les magistrats qui tentent de tirer le bateau par le bas par une grève illimitée, paralysant ainsi l’administration. Si nul ne conteste la légalité d’une grève et la légitimité des revendications soumises au gouvernement, bon nombre de maliens comprennent le refus du dialogue de part et d’autres et souhaitent rapidement la levée du mot d’ordre de grève au grand bonheur de tout un peuple. Ne dit-on pas que  la justice est pour un pays ce que constitue la porte pour une  maison ? A savoir, gage de sécurité pour les pauvres et moyen de dissuasion pour les bandits de grands chemins. Si elle n’est pas en bonnesanté, c’est toute l’administration qui s’en portera mal. C’est pourquoi, il y a urgence de diligenter les négociations, malgré l’échec des premières médiations. Si l’absence du Président de la République, pour raison de santé paralyse l’administration, la grève des magistrats plonge le pays dans une insécurité et une panique des justiciables qui devront s’accommoder de l’injustice en attendant la résolution de cette crise qui peut annoncer un orage.

En somme, paraphrasant le poète, « un peuple qui crie n’est pas un ours qui danse ». La cellule de communication  de la présidence de la République a failli à sa mission et a plongé le pays dans une psychose générale et la grève illimitée des magistrats a paralysé l’appareil judiciaire  en rendant le pays plus malade que son président.

Youssouf Sissoko

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Source: Inf@sept