Selon deux ressortissants du Nord, au lieu de faire de la fixation sur Kidal, il serait préférable de poser le bon diagnostic des maux du Mali, trouver les remèdes idoines. La polémique au sujet de pouvoirs régaliens dont se serait arrogée la CMA est jugée d’autant plus vaine que l’Accord pour la paix et la réconciliation est caduc et l’attitude des autorités de Bamako ridicule, jugent ces nordistes pour qui l’attitude des responsables de la Région de protéger les populations  et l’environnement est légitime. 

 

QUAND RIEN NE VA PLUS DANS CE PAYS, IL FAUT BRAQUER LES TORCHES SUR KIDAL POUR S’ATTIRER DES ALLIÉS ET BÉNÉFICIER DES CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES !

Après l’accentuation de pressions sociales contre le régime, liées notamment à l’apparition du Coronavirus, aux résultats tronqués des échéances législatives, à la crise scolaire, à l’extension géographique et sociale de la crise sécuritaire, avec une incapacité de l’Etat à trouver la solution aux vrais maux, certains internautes et officiels, à l’image de Moussa Mara montent au front pour divertir l’opinion nationale en braquant les regards sur la CMA et Kidal, afin de calmer un tant soit peu l’agitation et l’effervescence sociales et desserrer du coup l’étau autour du pouvoir en place.

Le bon sens aurait voulu qu’on pose un vrai diagnostic, sans complaisance du mal qui ronge ce pays depuis belle lurette et qu’on propose des vraies solutions, dénuées de tout populisme et «séductions» des masses. Ceci passe par tirer des enseignements de ce qui a provoqué le basculement de ce pays vers des horizons incertains sans vouloir remuer le couteau dans la plaie.

A ces internautes et officiels dont Moussa Mara qui revient à la charge après avoir jeté le Mali dans le gouffre par son arrogance, nous rappelons que la CMA ou Kidal ou l’Azawad, ne sont liés politiquement à la république que par l’accord issu du Processus d’Alger que d’aucuns, parmi les ennemis d’un Mali réconcilié avec tous ses fils à travers UN SYSTÈME DE GOUVERNANCE ADAPTÉE AUX ATTENTES DES POPULATIONS, rejettent et sabotent.

Dès lors, il devient difficile de comprendre encore moins d’admettre que ceux qui s’opposent au seul lien politique et salutaire pour tous (accord d’Alger) y compris pour un Mali refondé et réunifié, s’agitent et tapent les têtes parce que certaines populations décident, en l’absence et en l’incapacité de l’Etat de s’assumer, à agir selon la réalité du terrain et en harmonie avec l’expression populaire.

Au lieu de se sentir défiés par la CMA, parce qu’elle a agi au bonheur de ses populations, vous auriez dû vous poser la question de savoir ce qui a été accompli au juste en terme du contrat qui lie les parties, notamment où en est-on par rapport :

1. à la question de la reconstituée ?

2. à la question des réformes politiques et institutionnelles ?

3. à la question de la reconnaissance des exécutions et de réparation des dommages causés personnes civiles de L’Azawad?

4.à la question du développement et des dividendes de l’accord après 5 ans de signature ?…

À mon avis, les maliens ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, le tort n’est pas ailleurs et certaines sorties et discours de stigmatisation ethnique et de sectarisation des officiels sont à éviter si la volonté est réellement de recoudre le tissu social suffisamment déchiré par l’inconscience et la fougue d’une certaine catégorie des Maliens à la recherche d’une popularité destructrice.

Le plus urgent aujourd’hui, à défaut de diligenter la mise en œuvre de L’Accord dans tous ses segments, c’est de calmer le front social, de résoudre la crise scolaire, de crédibiliser les institutions, notamment la cours constitutionnelle, de veiller à ce que le panier de la ménagère soit garnie, de gérer avec efficacité et efficience les deniers publics issus des dons des bailleurs de fonds et autres… La fixation sur Kidal ou sur la CMA en dehors des mécanismes appropriés contribue plus à éloigner à creuser davantage le fossé et le désamour qu’à la réunification du pays.

Sidi AG BAYE

Source : Assadek

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