Les monnayeurs d’électeurs (“égarés” dans le meilleur des cas ou achetés couramment), on les appelle « les faiseurs de roi » au pays des mille-et-une corruptions.

On parle de milliards de FCFA pour récompenser les uns et, pour les autres, de garanties de non-poursuite pénale concernant leurs précédentes œuvres de malfaisance nationale.
En sus de quelques promesses officieuses de remboursements des frais de “campagne d’achat électoral” à l’occasion du 1er tour. 

Qu’est-ce qu’il n’y eut pas comme tractation et micmac, pour que la Cour constitutionnelle assouplisse “la Loi” et élargisse les conditions d’être retenu comme candidat dans le starting-block, avec comme ultime aboutissement la pléthore de figurants à l’élection du 29 juillet ?
Même l’UA et l’UE y sont allées avec leur prêchi-prêcha circonstanciel, attestant à suffisance que le Mali est dans la poussière crasse.
Toute immixtion qui n’a pas ôté à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 sa vacuité abyssale et ses incidences criminogènes pour les Maliennes et les Maliens.
Car, « Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines » [1] 
Les Maliens méritent bien ce qu’ils n’ont pas ici-bas !
Le citoyen malien ordinaire a finalement bien compris qu’en matière d’élection dite “démocratique”, il ne s’agit que d’une affaire de gros sous, enrobée dans des apparences peu convaincantes de consultation, disputable entre tenant du pouvoir et convoitant le sommet.
Le peuple du Mali a donc pigé qu’il doit monnayer, contre espèce sonnante et trébuchante, son bulletin de vote, afin que ceux qui en auront “payé le prix”, entre 3.000 et 10.000 FCFA, puissent négocier ces suffrages à coups de milliards auprès de prétendants au poste de “COCEM” (Commerçant en Chef de l’État du Mali).
Il devient alors normal, d’une normalité malienne, que s’instaure un juteux trafic des voix d’électeurs, devenues, dans les portefeuilles politiciens, propriété privée cessible à loisir au plus offrant.
Pour le 2ème tour, les recalés de “premier choix” (entre 0 et 7%) entendent ainsi céder très chèrement leur part de bétail électoral acquis : on parle de milliards de FCFA pour les uns et, pour les autres, de garanties de non-poursuite pénale concernant leurs précédentes œuvres de malfaisance nationale.
Il y a également quelques cas de promesses officieuses de remboursements des frais de “campagne d’achat de voix” à l’occasion du premier tour.
Comme un air de déjà vu, au Mali.
Et comme dans un mauvais rêve, plutôt un cauchemar, la peste et le choléra s’affrontent, où l’indigence est prise pour arbitre et l’indifférence pour médiatrice.
Volera bien qui votera pour … Lui !
Être contraint de choisir entre l’immoralité et la perversité, en guise de contribution à l’écriture d’une des séquences surréalistes de la dure réalité maliano-malienne. C’est la guéguerre du vice et de la routine. 
Pour la circonstance, les monnayeurs d’électeurs (“égarés” dans le meilleur des cas ou achetés couramment), on les appelle les « faiseurs de roi » au pays des mille-et-une corruptions.
Il y a forcément gâchis en la demeure. Un terrible gâchis de l’espoir de restructuration sociale obtenu de hautes luttes. Il n’est pas abusif, dans ces conditions, d’affirmer : « Nous le valons bien ! » Quelle vaine espérance !
Et la « Révolution » de mars 1991, désormais absente dans la mémoire collective et dans les molles périodes de prétendus débats, s’interroge : À quoi nos sacrifices et nos martyrs ont-ils finalement servi ?

La « Révolution populaire inachevée » du 26 mars 1991 s’invite et se rappelle à la conscience misérable des uns et des autres, tel un harmattan, très chaud et très sec, à parachever.
Dix-sept siècles plus tôt, les gens du Mandé craignaient la faim, maudissaient l’esclavage et détestaient les conflits, considérés comme des fléaux entretenus par l’injustice et la cupidité.
Au Mandé, les anciens soutenaient que l’antagonisme n’est pas bon et leur jeunesse, en refrain, répondait que des batailles sont souvent irrésistibles.
Mais le Mandé questionnait : « Comment savoir à qui revient l’effectivité du pouvoir et de la puissance ? »

Alors, le Mandé a proclamé : « Menons des combats contre les injustices. Osons faire la guerre, pour nous libérer et rester maîtres de notre destin ! » [2]

FNC