La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a rendu public mardi le rapport de l’enquête sur les événements de Bounty du 3 janvier 2021.

Au terme de l’enquête, la Minusma est en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma.

«Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma présente sur le lieu du rassemblement, ont été tuées par la frappe de la Force Barkhane survenue le 3 janvier 2021 à Bounty. Sur les 22 personnes tuées, 19 ont été directement par la frappe dont 16 civils tandis que les trois autres civils ont succombé des suites de leurs blessures au cours de leur transfèrement pour des soins d’urgence. Au moins huit autres civils ont été bénis lors de la frappe. Les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de Bounty », précise le document.

Selon le rapport, le groupe touché par la frappe était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire. Et que cette frappe soulève des importantes préoccupations quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le principe de précaution dont l’obligation de faire tout ce qui est pratiquement possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires.

Au terme de l’enquête, la Minusma recommande aux autorités maliennes et françaises de diligenter une enquête indépendante, crédible et transparente afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounty, d’examiner de manière approfondie les processus de mise en œuvre des précautions lors de la préparation d’une frappe ainsi que des critères utilisés pour déterminer la nature militaire de l’objectif.

Le rapport appelle à établir diligemment les différentes responsabilités et d’octroyer le cas échéant une réparation appropriée aux victimes et aux membres de leurs familles.

S. SIDIBÉ

Source: L’Essor