Détenus depuis le 10 juillet au Mali, 49 soldats ivoiriens sont toujours au centre des négociations entre Bamako et Abidjan. Plusieurs chefs d’État et acteurs diplomatiques ont fait leur apparition dans le dossier.

Selon les sources de Jeune Afrique, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé et Robert Dussey, son ministre des Affaires étrangères, s’efforcent d’ouvrir un deuxième round de négociations à Lomé entre Ivoiriens et Maliens.

La première session s’étant soldée par un échec, les médiateurs tentent de déminer la situation. Selon nos sources, les Maliens, dont la délégation était dirigée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, n’ont guère apprécié l’attitude des Ivoiriens. Ceux-ci avaient amené à Lomé nombre de documents émanant de leur ministère de la Défense, qui prouvaient, selon eux, que Bamako était parfaitement au courant, avant le 10 juillet, que des soldats seraient envoyés au Mali.

L’UA et la Cedeao à la rescousse
Les Ivoiriens avaient quant à eux trouvé leurs interlocuteurs par trop agressifs et avaient refusé de présenter des excuses. Alassane Ouattara espérait obtenir la libération des 49 soldats avant le 7 août, date de la célébration de l’indépendance de son pays. Devant les signaux négatifs envoyés depuis Bamako au début d’août, il s’est résigné à voir le dossier traîner en longueur.

Outre la médiation togolaise, le chef de l’État ivoirien compte sur deux de ses pairs pour trouver une issue favorable à ce dossier et le tenir informé de ses avancées : Macky Sall, au nom de l’Union africaine, et Umaro Sissoco Embaló, au nom de la Cedeao. Selon nos informations, le Sénégalais et le Bissau-Guinéen ont tous deux évoqué ce sujet avec Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Ce dernier est par ailleurs en contact régulier avec Robert Dussey.

Aminata Mohamed au nom de l’ONU
Un autre diplomate suit également le dossier de près : le Portugais António Guterres. Le secrétaire général des Nations unies avait déjà demandé au Français Jean-Pierre Lacroix, son adjoint chargé des opérations de paix, en visite à Bamako le 24 juillet, de plaider auprès du pouvoir malien pour une sortie de crise rapide.

Selon nos sources, c’est désormais la Nigériane Aminata Mohamed, vice-secrétaire générale de l’ONU, qui est en contact régulier avec les autorités maliennes. Au Mali, l’affaire est gérée par un trio composé d’Assimi Goïta, d’Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, et du colonel Modibo Koné, le directeur général de la Sûreté nationale. Dès les premières heures de la crise, ce dernier avait été en contact direct avec Vassiriki Traoré, patron des renseignements ivoiriens.

Détenus à l’École de gendarmerie de Bamako dans des conditions qu’Abidjan juge acceptables, les soldats ont reçu, au début du mois d’août, la visite de deux diplomates ivoiriens basés à Bamako : Kouadio Konan, premier conseiller à l’ambassade, et le colonel Brahima Doumbia, l’attaché de défense.

Ils ont également reçu le soutien du cardinal Jean Zerbo, l’archevêque de Bamako, et de Seïd Cherif Ousmane Madani Haïdara, le président du Haut conseil islamique du Mali. Les deux autorités religieuses ont elles aussi intercédé auprès de la présidence et du gouvernement maliens en faveur de la libération de ces hommes.

Jeune Afrique