La 4ème Session de Haut niveau du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) s’est tenue, le dimanche 19 janvier 2020, à l’hôtel de l’Amitié de Bamako en présence des membres du gouvernement malien, des membres de la médiation et de la communauté internationale, des mouvements signataires de l’accord pour la paix au Mali (Plateforme-CMA) et de nombreuses autres personnalités. L’un des points qui étaient inscrits à l’ordre du jour de cette 4ème session est le redéploiement de l’armée malienne reconstituée dans toutes les régions du nord du Mali dont Kidal. Même s’il n’y a pas de blocage perceptible pour ce redéploiement, force est de constater qu’il ya  des choses à peaufiner. «Une date n’a pas été choisie pour la simple raison qu’il y a des modalités techniques qu’il faut mettre en place… Les experts militaires vont continuer à travailler pour peaufiner le plan de retour. Il faut que ce retour soit un grand succès dans les meilleures conditions. Ce travail a déjà commencé et va s’intensifier…Il y aura une réunion entre les parties, le 24 janvier 2020 pour discuter les modalités et le calendrier de ce redéploiement de l’armée reconstituée dans les régions du nord du Mali », dit-on dans les coulisses.

Prenant la parole au cours de cette session, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé  fait savoir que ce comité de suivi de l’accord de haut niveau est décisif pour le processus de stabilisation du Mali. « Il a même un caractère historique dans la mesure où il se tient après 5 mois de suspension. Il a un caractère historique parce qu’il enregistre la participation des ministres, des représentants des pays voisins du Mali et qui sont vice-présidents du comité de suivi de l’accord que l’Algérie préside avec beaucoup de bonheur. Mais il est aussi important au regard de son ordre du jour. L’ordre du jour, on peut le résumer comme étant les résolutions du dialogue national inclusif qui ont un lien direct avec la feuille de route avec le processus de paix et de stabilisation du Mali », a souligné Tiébilé Dramé. Avant d’ajouter que le Dialogue National Inclusif (DNI) a été un grand succès grâce à la participation de tous les mouvements signataires de l’accord de paix. A ses dires, il y a eu une suspension de CSA pendant 5 mois mais pas une suspension des efforts pour la paix. « Avant le DNI, il ya eu beaucoup d’inquiétude vis-à-vis de l’accord pour la paix, beaucoup avait craint que le dialogue national ne soit le lieu pour déconstruire l’accord, de déchirer l’accord, de le jeter dans le fleuve Niger. Mais les forces vives du pays ont surpris tout le monde. Les Maliens ont parlé l’accord de façon responsable, ont fait leur recommandation pour diligenter sa mise en œuvre. L’accord n’a pas été jeté dans le fleuve Niger. L’appropriation nationale tant recherchée depuis des années est aujourd’hui une réalité. Je crois qu’il faut se réjouir de ce que le dialogue inter-malien des forces vives du pays a été un moment important du processus de paix. Nous avons un agenda important et cet agenda est l’unité du Mali dans sa diversité, ça concerne la restauration de l’intégrité du territoire, la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire dans le respect de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Je crois que de ce point de vue, nous avons un agenda qui n’est pas semblable aux autres jusqu’ici », a-t-il dit. Le chef de la diplomatie malienne a remercié les uns et les autres pour leur contribution en faveur de la paix au Mali. «Nous entrons dans une phase décisive, nous avons besoin de tout le monde, nous avons besoin de tous nos amis pour aborder cette étape du redéploiement des forces reconstituées de la nouvelle armée malienne reflétant la diversité nationale de notre pays», a souligné Tiébilé Dramé. Après la rencontre à huis clos, les acteurs ont donné leur impression. C’est ainsi que le ministre Tiébilé Dramé a précisé que la décision de redéploiement de l’armée constituée à Kidal n’a pas été prise aujourd’hui mais depuis le mois de novembre 2019 lors de la réunion de la Commission technique de sécurité. « On a continué à travailler et les experts militaires vont continuer à travailler, les experts militaires de nos FAMAS, les experts militaires des mouvements signataires de l’accord, les experts militaires de la Minusma, ils vont continuer à travailler pour peaufiner le plan de retour. Il faut que ce retour soit un grand succès dans les meilleures conditions. Ce travail a déjà commencé et va s’intensifier et nous irons de l’avant inchalla », a conclu le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé. Le ministre Lassine Bouaré abonde dans le même sens tout en souhaitant l’accélération de la mise en œuvre de l’accord.

«Cette session se tient à un moment crucial pour la relance du processus de paix au Mali…»

Pour Fahad Ag Almahmoud de la Plateforme, une date n’a pas été choisie pour le redéploiement de l’armée reconstituée à Kidal pour la simple raison qu’il y a des modalités techniques qu’il faut mettre en place. Selon lui, le bataillon est déjà constitué mais les moyens doivent être mis à sa disposition. « Où et quand il rentrera à Kidal, ça c’est du ressort de l’état major général des armées…je n’ai pas entendu quelqu’un dans la salle s’opposer au retour de l’armée à Kidal », a conclu Fahad. Quant à Bilal Ag Acherif de la CMA, il a fait savoir que l’une des décisions prises lors de cette rencontre est l’accélération du redéploiement des unités de l’armée reconstituée dans toutes les régions du nord du Mali. Pour lui, il y aura une réunion entre les parties, le 24 janvier 2020, pour discuter les modalités et le calendrier de ce redéploiement de l’armée reconstituée à Kidal. A l’en croire, il n’y aura pas de blocage dans la mise en œuvre de l’accord si chaque partie respecte ses engagements. Selon lui, le gouvernement prend souvent des décisions unilatérales. Il a souhaité la conjugaison des efforts pour améliorer les conditions de vie des citoyens. Tous ceux qui ont pris la parole à cette rencontre dont le président de séance de la rencontre, représentant du président du CSA, Rachid BALDEHANE, secrétaire d’Etat Algérien chargé de la communauté nationale et des compétences à l’étranger ont souhaité la paix au Mali et dans le sahel. Pour le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, ce qui se passe au Mali a des répercussions sur le Burkina Faso. A cet effet, il a souhaité la paix au Mali. «A partir d’aujourd’hui, s’enclenche un processus irréversible de paix et de réconciliation au Mali », a-t-il conclu.  Selon le Ministre des affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao, la situation sécuritaire du Mali s’est dégradée. Avant d’ajouter qu’il y a  une lueur d’espoir avec l’initiative du redéploiement de l’armée reconstituée dans toutes les régions nord du Mali. Enfin, il a remercié la communauté internationale pour ses efforts en faveur de la paix au Sahel. Aux dires du chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cette session se tient à un moment crucial pour la relance du processus de paix au Mali mais aussi pour la paix au sahel. Il a mis l’accent sur le Dialogue national inclusif tenu à Bamako en décembre 2019 et le sommet de Pau (France) en janvier 2020 qui, selon lui, sont des initiatives qui contribuent à la paix.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain