Ils étaient tous présents à Ouagadougou, pour le 5ième sommet des chefs d’Etat de la force conjointe du G5 Sahel. Ibrahim Boubacar Keita du Mali, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Idriss Deby du Tchad, Mamadou Issoufou du Niger et Mohamed Ould Abdel Aziz  de la Mauritanie ont toujours honoré de leur présence les rencontres entre pairs. Sans grand succès, car l’insécurité n’a pas reculé et le développement est toujours un rêve dans l’espace devenu le sanctuaire des terroristes et autres trafiquants de tous genres. N’est-il pas temps que les chefs d’Etat changent de fusil d’épaule ?

 

Ni les 423 millions d’euro prévus pour son opérationnalisation, ni l’accompagnement   promis par les partenaires, encore moins les projets de développement y afférents n’ont vu le jour. Et pourtant, aucun des cinq chefs d’Etat membre du G5 Sahel  ne loupe une seule rencontre pour aller rappeler à la face du monde le péril qui a pignon sur rue dans l’espace sahélien. L’insécurité ne fait que s’accroitre, avec elle le sous-développement et l’extrême pauvreté, toutes choses qui favorisent le terrorisme. C’est d’ailleurs pourquoi, le sommet  de Ouagadougou avait comme points d’orgue la Sécurité et le Développement de l’espace sahélien. Les chefs d’Etat sont arrivés à la conclusion que  le règlement des différentes crises au Sahel ne serait pas seulement

une affaire d’armes, mais qu’il faudrait également des projets de développement et d’investissement. La question qui brûle toutes les lèvres est celle de savoir pourquoi n’ont-ils pas abordé le sujet qui fâche la France et qui semble être à la base du terrorisme et même du sous développement des différents Etats, à savoir le Franc CFA ?  Excepté, la Mauritanie qui a sa  propre monnaie, les quatre autres pays du G5 Sahel sont liés à la France par leur devise. Les Chefs d’Etats membres du G5 Sahel ont beau avoir des initiatives, ils seront buttés à l’infranchissable obstacle dressé par la France et qui annihile tout effort de développement. Le terrorisme et le sous-développement dureront autant que durera la mainmise  française  sur notre économie et sur nos ressources. Le mal est connu, son diagnostic a été posé, le remède est à portée de mains. C’est la rupture avec la France et avoir son indépendance monétaire. Aucun des quatre chefs d’Etat des pays utilisateurs  du franc CFA n’est à mesure de porter le flambeau du combat contre la France. Donc, il revient  désormais aux  peuples de prendre leurs destins  en mains. En définitive, la lutte contre le terrorisme passe par le développement des pays considérés comme des terreaux fertiles des criminels que sont les fragiles et pauvres Etats du Sahel. Donc, le terrorisme durera autant que durera l’exploitation de l’homme par l’homme.

Youssouf Sissoko

Source: Infosept